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Malick Sidibé a tiré sa révérence

Le grand photographe malien Malick Sidibé s'est éteint jeudi 14 avril au soir, à  80 ans, à  la suite d'un…

Le grand photographe malien Malick Sidibé s’est éteint jeudi 14 avril au soir, à  80 ans, à  la suite d’un diabète. C’est par un communiqué lapidaire qu’André Magnin marchand d’art africain et ami du photographe a révélé la mort de celui qu’on surnommait « l’oeil de Bamako », sur Facebook. Pendant plus de 50 ans, ce photographe passionné dont la renommée et rapidement devenue internationale, incarnait la photographie africaine. Il a était récompensé en 2003 par le prestigieux Prix de la photographie Hasselblad et en 2007 d’un lion d’or à  la biennale d’art contemporain de Venise. Une sélection de ses photos étaient exposées dernièrement dans la section « Bamako eyes » des rencontres de Bamako 2015. Il officiait généralement dans son studio boutique de Bagadadji, le studio Malick, une pièce sombre de taille moyenne, aujourd’hui véritable capharnaà¼m de la photographie, avec un grand rideau en fond, dans lequel il a fixé sur celluloà¯d les plus beaux moments de la vie populaire et des fêtes bamakoises des années 60-70, les mariages, la jeunesse qui s’éclate sur les pistes de danse ou en écoutant les nouveaux courants musicaux venus d’Europe ou des à‰tat-Unis. C’est avec des appareils photo aux marques de référence comme rolleiflex, Nikon ou Canon mais aussi plus confidentiel comme Lubitel, Zénit ou Zenza, qu’il a raconté en images cette époque festive et insouciante. Son travail mettra la vie populaire malienne sur l’avant-scène et sera exposé internationalement. Il a formé nombre de photographe à  l’instar Youssouf Sogodogo, directeur du CFP Bamako, l’école de photographie de la capitale. « Je l’ai connu, et nous sommes tous passé par lui pour notre formation, ils nous a beaucoup appris dans la photographie, sa disparition est une grande perte pour le Mali et pour moi, mais je me dis qu’il reste avec nous à  travers ses photos et les personnes qu’il a formées ». Au dernier jour de sa vie il ne sortait plus beaucoup amoindri par sa santé. Le studio tenu par son fils tournait beaucoup plus lentement qu’aux belles heures de sa renommée, mais l’antre de l’artiste photographe ne s’est pas dépareillé du charme vintage et créatif qu’il a laissé dans ce lieu chargé de souvenirs.