Malnutrition au Mali: problème de santé publique

Les estimations actuelles indiquent que 30 % de la mortalité infantile sont directement ou indirectement liés à  la malnutrition. Ceci…

Les estimations actuelles indiquent que 30 % de la mortalité infantile sont directement ou indirectement liés à  la malnutrition. Ceci est dû au fait que les infections et la malnutrition sont liées d’une manière cyclique. Puisque la malnutrition diminue la fonction immunitaire et augmente le risque d’infection (une carence en vitamine A augmente, par exemple, le risque de diarrhée et d’infections des voies respiratoires) . Alors que l’infection accroà®t les besoins nutritionnels et le risque de souffrir de malnutrition (le parasite du paludisme détruit, par exemple, les globules rouges et peut entraà®ner des carences en fer). La malnutrition aiguà« globale (modérée et sévère) affecterait 15 % de la population malienne, alors que le niveau d’alerte international est fixé à  10%. Quant à  la malnutrition chronique, elle atteint 38 % des enfants de moins de 5 ans dans le pays ; le seuil d’alerte international étant situé à  20 %. Le Mali est donc largement au-dessus des seuils fixés par l’Organisation mondiale de la santé. Plus de 80 % des enfants de moins de 5 ans et plus de 65 % des femmes souffrent d’une carence en fer. C’’est l’un des taux les plus élevés au monde. Ces chiffres sont d’autant plus inquiétants quand on sait qu’une carence en fer diminue fortement le développement intellectuel et la capacité d’apprentissage chez les enfants. En ce qui concerne les mères, une carence en fer peut avoir des conséquences directes sur l’enfant, et cela dès la conception du bébé. Une femme anémiée a plus de chances de donner naissance à  un enfant souffrant de malnutrition. 40% de la population malienne est concernée par la malnutrition. C’’est une situation de véritable problème de santé grave. Plusieurs défis à  relever Pour lutter efficacement contre la malnutrition, l’à‰tat malien met en place « une politique de nutrition claire », explique Médiatrice Kiburente Touré, spécialiste en nutrition à  l’Unicef Mali. « Cette politique est accompagnée d’un plan d’action, dans le but de mobiliser des financements pour ce secteur », ajoute t-elle. Ce plan d’action a aussi pour objectif de permettre une meilleure prise en charge. à€ titre d’exemple, le Mali a adopté dernièrement l’iodation universelle du sel pour lutter contre les troubles liés à  la carence en iode. Aujourd’hui, 79 % des ménages maliens disposent de sel iodé, mais ce chiffre est encore bien inférieur à  l’objectif fixé à  90 %. Depuis 2005, les semaines d’intensification des activités nutritionnelles (SIAN) ont lieu deux fois par an et elles permettent de couvrir 95% du pays. Spécifiquement destinées aux enfants âgés de 6 à  59 mois. Les infirmières font le tour des centres de santé pour dépister des enfants malnutris afin d’organiser une prise en charge. Les SIAN sont inscrites dans les habitudes des communautés, une très bonne chose en matière de sensibilisation et de prévention. Pendant les SIAN, l’à‰tat et les organisations humanitaires, dont l’Unicef, font notamment la promotion de la vitamine A (un renfort efficace pour prévenir les maladies) et des comprimés de déparasitage. En 2010, 50 % des enfants maliens atteints de malnutrition aiguà« sévère étaient pris en charge par l’Unicef.