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Manifestations de masse : Une stratégie qui met les autorités dos au mur

La population de Bougouni entend maintenir le blocus de la route nationale 7 jusqu'à satisfaction des engagements pris par les…

La population de Bougouni entend maintenir le blocus de la route nationale 7 jusqu’à satisfaction des engagements pris par les autorités. En effet, comme annoncé pour ce lundi, les habitants demandent la réhabilitation de la route Bougouni – Manankoro et la prise de fonction du gouverneur de la nouvelle région, nommé depuis le 20 juillet 2018.

L’installation du gouverneur relève de la mise en application des textes et engagements pris par l’État. Cette nouvelle autorité pourrait efficacement contribuer à la croissance économique et à la consolidation des projets de développement dans cette partie du pays.

Depuis quelques semaines, les manifestations pleuvent dans les différentes régions du pays. De Kati à Ménaka, en passant par Kayes, la région du centre et le nord du pays, ils sont nombreux à descendre dans les rues pour manifester contre des promesses non tenues par les autorités ou tout simplement demander une plus grande attention du gouvernement pour améliorer leur cadre de vie.

Des sorties suivies la plupart du temps par des actes de blocages de certains axes stratégiques, qui ont poussé les autorités à constituer à grande vitesse des commissions de conciliation ou même occasionné le déplacement du Premier ministre sur les lieux. Le constat est fort poignant. Il faut le dire, à chaque manifestation et déplacement d’une délégation du gouvernement, solution s’en suit! À titre d’exemple, le protocole d’entente signé tout récemment à Menaka entre les membres du mouvement « Algafiat I Minika » et le gouvernement, qui s’est engagé à la fourniture d’électricité sept jours sur sept, à l’acquisition d’un groupe électrogène d’ici fin novembre 2019, à l’acheminement des médicaments d’ici le 30 septembre et à la rénovation du centre  de santé de référence d’ici à 2020, entre autres.

À Tombouctou, le collectif « Tombouctou réclame ses droits » demande la reprise des travaux de la route de Gomacoura – Léré – Niafunké au plus tard le 25 novembre 2019, sans oublier l’inscription d’une proposition du plan de sécurisation de Tombouctou  dans la Déclaration de politique générale de Boubou Cissé. Après les sorties massives des populations de Gao et d’ailleurs, le gouvernement a donc pris des résolutions qui, si elles ne sont pas tenues dans les jours à venir, vont certainement amener les mêmes populations à manifester de nouveau, comme c’est le cas actuellement à Bougouni.