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Mara : « Yéléma n’est pas un parti monolithique »

Journaldumali.com : Pourquoi le choix de Kayes pour abriter le congrès d'investiture du candidat de Yelema ? Moussa Mara  : Il y…

Journaldumali.com : Pourquoi le choix de Kayes pour abriter le congrès d’investiture du candidat de Yelema ? Moussa Mara  : Il y a plus d’un an, le parti Yelema, lors de ses assises de lancement, a décidé à  l’unanimité, d’organiser toutes ses manifestations importantes à  l’intérieur du pays. Et pour cause, notre ambition est de faire en sorte que, partout sur le territoire national, le malien se sente chez lui, qu’il n’ait pas envie d’aller ailleurs pour y vivre et progresser, que l’on ait un pays équilibré et fortement décentralisé avec les mêmes services de base, les mêmes équipements, et pour que les maliens soient égaux devant la magnanimité de l’Etat. Pour ce faire, il nous a fallu jeter un éclairage sur l’ensemble du pays afin que l’intérieur du pays soit plus délaissé. La Mali n’est pas Bamako seulement. Voilà  pourquoi, l’instance dirigeante du parti a bien voulu que le congrès d’investiture se tienne à  Kayes. Journaldumali.com : Le clou de ce congrès était l’investiture d’un candidat à  la présidentielle. Votre désignation n’a visiblement pas surpris d’autant plus que vous êtes vu par certains comme le candidat naturel de Yelema. Qu’en dites-vous ? Moussa Mara  : Le fait que je sois retenu comme candidat n’a rien de suspect. C’’est à  l’issue du congrès que J’ai eu la chance d’avoir été désigné non seulement comme candidat au nom de Yelema, mais aussi au nom d’une dizaine de formations politiques. En fait, pour arriver à  l’investiture du candidat, le Bureau national du parti a eu une séance de travail pour designer le candidat. Il a été donc demandé aux uns et aux autres de faire acte de candidature. Il y a eu au total cinq candidatures. Mais au fil des débats, certains se sont désistés en ma faveur. Je tiens à  préciser que Yelema n’est pas une structure monolithique derrière un homme. Il y a beaucoup de responsables du parti qui n’ont rien à  devoir à  Mara eu égard à  leur carrière. Nous sommes un parti o๠tous demeurent et demeureront égaux. Ce n’est pas du tout une histoire de candidature naturelle. Et ce qu’il faut savoir C’’est que C’’est pas Moussa Mara seulement qui est candidat, C’’est l’ensemble des militants qui sont candidat aujourd’hui. Nous restons ouverts à  d’autres formations qui souhaiteraient nous rejoindre car C’’est ensemble que nous relèverons le défi de 2012. Journaldumali : Outre l’investiture du candidat, quels étaient les objectifs de ces assises ? Moussa Mara  : Le congrès s’est notamment penché sur la relecture des textes du parti pour les adapter toujours au contexte, et à  nos ambitions. Sur tout autre plan, il s’est agit de relever les insuffisances qui ont été constatées dans la pratique, et de la mise en place d’un nouveau comité exécutif central pour trois ans. Ce qui a été fait. Nous avons par ailleurs discutés de certains sujets importants se rapportant aux élections générales de 2012 ; à  savoir, la stratégie électorale et celle des alliances, les moyens de mobilisation des fonds, le plan de communication. Journaldumali: Qu’est-ce qui justifie votre départ de la coalition PUR ?  Moussa Mara  : Je crois que tout le monde est au courant que nous avons eu des difficultés pour choisir le candidat de la coalition. Dès lors nous avons choisi de nous séparer, que chacun aille de son côté, sans trop de bruits. Personnellement, J’aime pas trop parler de ça, car il n’est pas exclu que demain on ne puisse pas ne pas s’entendre et se retrouver à  nouveau sur d’autres aventures politiques. Car, vous savez, une carrière politique est jalonnée de haut et de bas, d’échecs et de succès. Dans ce cas, on va estimé que C’’est un échec qu’il faudra assumer, mais je suis sûr qu’il y aura bien d’autres occasions pour se mettre ensemble. Journaldumali : Doit-on comprendre que Yelema est fin prêt pour les élections ? Moussa Mara  : Je ne suis connu comme étant quelqu’un qui fait des effets d’annonce. Quand je me décide d’aller vers une direction, C’’est décidé, J’y vais jusqu’au bout. C’’est pour dire que Yelema est prêt, les partis qui nous soutiennent sont également prêts. Les forces de la société civile qui nous accompagnent sont également prêtes, nos compatriotes par centaines de milliers qui nous accompagnent sont aussi prêts. Il faut par ailleurs ajouter que Yelema poursuit son implantation à  travers le pays. Cela, nous le devons non seulement aux contacts que le parti a pu nouer, mais aussi aux organisations sur lesquelles nous nous sommes basés. Certes, nous ne sommes pas encore présent dans les 703 communes, mais nous sommes bien avancés. Notre objectif C’’est d’arriver à  présenter des candidats dans les 703 communes lors des communales à  venir. Nous sommes un parti jeune, mais aux idées justes. Journaldumali.com  : Compter-vous procéder à  la manière de la plupart des partis politiques, c’est-à -dire, «Â acheter » les électeurs ? Moussa Mara  : Yelema a une chance. Il est connu comme un parti de vertus, de programme et d’idées, mais pas comme un parti qui met l’argent en avant. Nous n’en avons même pas. Et si nous en avions, nous ne l’aurons pas dépensé comme on le voit malheureusement ailleurs. Nous ferons en sorte que nos idées, et nos convictions l’emportent. journaldumali.com : Que pensez-vous du calendrier électoral tel que défini mercredi dernier par le Conseil des ministres ? Moussa Mara  : C’’est un calendrier normal. Journaldumali.com  : Vous avez un appel à  l’endroit des électeurs ? Moussa Mara  : Vous savez, actuellement, nous sommes entrain d’actualiser les listes électorales. l’affluence à  Bamako est très timide. Je fais savoir aux électeurs qu’il ne leur reste que dix jours à  compter de ce 20 octobre 2011, pour aller vérifier, d’abord, s’ils sont inscrits, s’ils ne le sont pas, alors se faire inscrire. Les élections ne réussiront que si on enregistre une participation massive. Ce qui accroà®t la légitimité des leaders.