Marché de la viande : la hausse est irréversible selon les grossistes

Le marché bamakois de la viande fait l'objet d'une surveillance poussée de la part des autorités qui ne veulent pas…

Le marché bamakois de la viande fait l’objet d’une surveillance poussée de la part des autorités qui ne veulent pas d’un renforcement du malaise social ambiant suite à  la hausse des prix de l’électricité au début du mois de juillet. Un tour aux marchés de Sougouninkoura, Bolibana et Tabakoro prouve que les commerçants se savent épier avec la mise en place d’un numéro vert pour dénoncer ceux qui ne respecteraient pas le blocage imposé du prix du kilogramme de viande désossé à  2000 francs. Les vendeurs affirment être pressés d’appliquer les nouveaux prix dès le mois prochain. Gamby Sissoko, vendeur de viande à  Bolibana peste « nous ne sentons pas les effets des 200 millions injectés par l’Etat puisque nous payons très cher les bœufs et les bouchers grossistes ou chevillards ont aussi augmenté leurs prix. Nous sommes obligés de répercuter les surplus sur les consommateurs qui ne doivent plus se plaindre puisque le Premier ministre a dit que les salaires ont été revus à  la hausse ». Sékou Sala, vendeur de bétail à  Koda explique la cherté des bœufs et des moutons par « le coût du transport et de l’aliment bétail. Aussi, nous payons des taxes quotidiennes à  la mairie et nous sommes obligés de faire vacciner nos bêtes par des vétérinaires agrées alors qui doit supporter tous frais ! La hausse du prix de la viande est irréversible et on le sentira plus à  l’occasion de la fête du mouton». Parallèlement, le marché du poulet pousse des ailes. Madame Dienta, elle ne comprend pas la folie qui s’est emparée des marchés. « Je voulais anticiper et payer des poulets pour la fête mais on me parle de 3000 francs pour le prix du kilogramme de poulet, C’’est à  ne rien y comprendre. Les vendeurs de viande disent ne pas avoir augmenté mais en réalité ils ont trouvé une parade : ils vendent plus d’os que de viande et si vous exigez de la viande désossée, ils demandent soit 2300 francs. Je viens de Dibida et là  bas, le foie et le filet coûtent les yeux de la tête » râle-t-elle. Au marché de la volaille à  Hamdallaye, les prix flambent à  l’approche de la fête. Les pintades sont cédées à  3500 francs l’unité tandis que les poulets de chair vont jusqu’à  4500 francs. Seule consolation, les prix des poulets du pays stagnent entre 2500 et 3250 francs. Le marché avicole est contrôlé par Sodouf, Veto Services et Cocorico Services. Ces structures cèdent aux revendeurs le kilogramme de poulet à  2050 francs. Devant la frénésie des prix, les ménages vont vers des jours difficiles, à  moins de devenir végétariens.