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Marche des étudiants pour la reprise des cours : Un signal fort

«Â Chaque génération doit, dans une relative opacité découvrir sa mission, l'accomplir ou la trahir ». Cette formule lapidaire de Frantz Fanon…

«Â Chaque génération doit, dans une relative opacité découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir ». Cette formule lapidaire de Frantz Fanon hantait-elle les étudiants marcheurs du mercredi dernier ? Difficile de ne pas le penser au regard de la détermination des marcheurs de mettre fin à  leur calvaire de 100 longs jours d’oisiveté et de farniente. Le mot d’ordre était on ne peut plus clair : reprendre le plus tôt possible le chemin des amphithéâtres. l’objectif l’était tout aussi, ils refusent d’être sacrifiés sur l’autel des revendications corporatistes et catégorielles. A contrario, ils veulent bénéficier de leurs droits à  l’éducation pour accomplir leur devoir générationnel de fortifier l’édifice Mali. Revendications légitimes Plus d’un Malien a été séduit par la déferlante d’étudiants aux cris rageurs en faveur d’une reprise imminente des cours. Pour nombre de nos compatriotes, la marche du mercredi peut-être interprétée comme une amorce de révolution dans le microcosme scolaire. Ils s’accordent sur la justesse et la légalité de la revendication estudiantine. Et espèrent sur une rupture de stratégie de la part de la puissante Association des élèves et étudiants du Mali(AEEM). En effet, les étudiants étaient réputés être abonnés aux sorties intempestives, débrayages et autres vacances fantaisistes. Sans oublier leur inféodation aux hommes politiques qui avait fini de porter un sacré coup à  l’école malienne. Le piteux niveau des élèves et étudiants depuis une vingtaine d’années en est une illustration éloquente. Signal fort Mamadou Kéita, professeur d’anglais à  la retraite, ne cache pas son émotion : «Â C’’est un signal fort envoyé par les étudiants qui prennent conscience de l’importance des études. J’avoue être agréablement surpris par cette attitude de l’AEEM. C’’est de bon augure pour la suite ». Son collègue Adama Traoré, professeur de Mathématiques embouche la même trompette : «Â cette marche marque une rupture dans le bon sens pour l’AEEM. Les étudiants ont compris qu’ils sont maà®tres de leur avenir qui passe par les études ». Il faisait partie des marcheurs du mercredi et fonde beaucoup d’espoir quant à  une issue favorable de leur revendication. Il, C’’est Makan Kéita, étudiant à  la faculté des sciences juridiques et politiques, en compagnie de ses camarades de fac qui se retrouvent tous les jours chez lui autour du thé pour noyer leur stress et ennui. l’aspirant juriste et ses camarades formulent en chœur le vœu de reprendre très bientôt le chemin des facultés. Le meilleur vœu qui soit pour eux pour ce nouvel an ! .