Marche pour la « libération » des régions du Nord

Depuis le massacre des militaires en Aguelhok en janvier dernier, les manifestations se multiplient dans la capitale malienne pour dire…

Depuis le massacre des militaires en Aguelhok en janvier dernier, les manifestations se multiplient dans la capitale malienne pour dire non au conflit et aux exactions dans le nord du pays. Ce mardi 10 avril, le Collectif des Ressortissants des régions du Nord et le Conseil National de la Jeunesse ont organisé une marche qui a réuni plus d’un millier de personnes, jeunes, femmes et vieux. Vêtus de tenues traditionnelles, turbans et dampés, comme pour dire encore leur attachement à  leur terre, à  cette partie du Mali que certains nomment désormais Azawad. Leurs slogans et cris de ralliement disent leur colère au monde entier et aux autorités, face au calvaire de leurs parents qui vivent une situation humanitaire et sécuritaire dramatique. « De ma vie, je n’ai jamais participé à  une manifestation, C’’est ma première fois, pour dire au monde entier que notre honneur et notre dignité sont remis en cause », nous confie Assetou Maiga, une sexagénaire. Les marcheurs portaient pancartes et banderoles sur lesquelles on pouvait lire « libérer nos terres natales», « le Mali est UN et Indivisible», « nous mourrons pour libérer nos populations », « à  bas les bandits armés, les braqueurs, Aqmi et Mnla » ou encore « l’indépendance de l’Azawad est une illusion ». Le Mali « Un et Indivisible » La marche était aussi destinée à  condamner l’attitude incompréhensible de certains Etats, chantres de la liberté, de l’égalité et des droits de l’homme, dont les médias sont les vecteurs d’amplification en même temps qu’ils font l’apologie des actes terroristes dont ils minimisent et couvrent les horreurs. Pour Ousmane Issoufou Maiga , ancien premier ministre et président du collectif, la marche de ce jour constitue une victoire du Mali contre ceux qui œuvrent à  la division de ses enfants et à  la partition de son territoire. « Nous sommes ici aujourd’hui, non pas en tant que ressortissants du Nord mais en tant que Maliens. Débout comme un seul homme pour signifier que le Mali est UN et INDIVISIBLE», a-t-il déclaré. Sur la place de l’Indépendance, le président du CNJ, Abdoulaye Touré s’est montré très clair : la jeunesse Malienne réaffirme que l’intégrité du territoire du Mali n’est pas négociable. Il a également tiré à  nouveau la sonnette d’alarme. « Au nord du Mali, il n’y a pas d’eau, de nourriture, plus d’administration, de services centraux, de services de santé et les femmes sont violées ». Il a annoncé que des corridors humanitaires sont en train d’être mis en place pour soulager les populations du nord. « Ces corridors humanitaires seront sécurisés par les forces armées et de sécurités nationales» explique le président du CNJ. A la fin de cette marche, le COREN a demandé à  ses membres de rester mobilisés pour reconquérir les régions perdues.