Marchés Boeing présidentiel/FAMa : enfin la lumière?

La section des comptes de la Cour suprême a révélé il y a quelques semaines des irrégularités concernant l'acquisition d'un…

La section des comptes de la Cour suprême a révélé il y a quelques semaines des irrégularités concernant l’acquisition d’un nouvel avion présidentiel et le contrat d’équipement passé par le ministère de la Défense. Cet audit faisait ressortir d’importantes irrégularités dans ces contrats publics. « La lettre est partie mercredi dernier», a affirmé Daniel Tessougué. Le procureur général près la Cour d’appel de Bamako indique avoir demandé l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les faits rapportés par un audit de la Cour suprême, rendu public le 9 octobre dernier et réalisé à  la demande des autorités maliennes, après la suspension des crédits accordés au Mali par le Fonds monétaire international (FMI). l’ouverture de l’enquête préliminaire a fait l’objet d’une demande adressée au procureur de la Commune 3 de Bamako. C’’est la première démarche initiée par le pouvoir judiciaire depuis les révélations faites par le FMI sur ces deux dossiers. Cette phase durerait environ deux mois et les conclusions pourraient conduire au lancement de procédures judiciaires individuelles. Les points sur les I de Boubeye En début de semaine, l’ancien ministre de la Défense, Soumeà¯lou Boubeye Maà¯ga, avait mis les pieds dans les plats. En apportant son éclairage personnel au rapport de Bureau du vérificateur général. Dans un document de 22 pages, il estime que « le vérificateur n’a pas la compétence au regard de nos lois, pour accomplir la mission qu’il a exécutée et qui lui a été demandée. Beaucoup de gens veulent se comporter en chevalier blanc et justicier ». Il a tenu tout au long de ce qui apparait comme une mise au point, à  rappeler qu’à  aucun moment une décision n’a été prise sans l’aval du Chef de l’Etat. « Les options ont été confortées par le mandat donné le 5 novembre 2013 par le Président de la République, Chef Suprême des Armées, à  un intermédiaire qui était disposé à  mobiliser le financement nécessaire à  l’acquisition de nos besoins et procéder au règlement des fournisseurs à  la livraison , tout en acceptant, sur la base d’une convention, d’être payé sur une durée de deux ans avec un différé d’un an »affirme l’ancien ministre qui précise également que le choix du conseiller pour l’achat de l’aéronef a également été validé par le président Kéita. Le nom de ce conseiller, Gaffa Joli, jette une autre lumière sur l’affaire Michel Tomi dans laquelle plusieurs personnalités maliennes, dont le chef de l’Etat, sont citées en France. Un autre terme qui apparait dans le plaidoyer de M. Maiga, le « secret-défense ». « A ce jour, je ne connais pas un gouvernement ou un Etat qui étalerait sur la place publique des affaires concernant son outil militaire» écrit-il dans le document. Les armes ont été achetées pour défendre le pays de ses ennemis, il n’était pas concevable de communiquer sur cet achat et par la même occasion informer ces derniers. Tolérance Zéro ? l’étau se resserre donc, lentement mais surement sur les auteurs des surfacturations et autres dysfonctionnements constatés dans le cadre de ces marchés. En visite en France il y a quelques jours, le Premier ministre Moussa Mara qui avait demandé la double enquête de la Section des comptes de la Cour suprême et du Bureau du vérificateur général (BVG) s’est montré très ferme et engagé à  mener cette procédure à  son terme. « Nul n’est au-dessus des lois » avait-il déclaré. Tout en précisant que l’avion, un Boeing 737, avait bel et bien été commandé par le Ministère de la Défense. «C’’est bien l’armée malienne qui a procédé à  l’achat, puisqu’il s’agit d’un avion de commandement … C’’est donc le ministre de la Défense de l’époque qui a signé le contrat. De même qu’il a été es-qualité maà®tre d’œuvre pour les achats de fournitures [militaires] auprès de sociétés françaises. » Revoici SBM au centre du jeu. Une véritable pelote embrouillée que la justice va peut-être permettre de démêler en situant les responsabilités, à  tous les niveaux. Et là  se posera encore la question de la sanction, car il semblerait que de haut en bas de l’appareil étatique on ait à  répondre dans ce dossier.