Médecine traditionnelle au Mali : les professionnels exclus ?

Organisée par le département de la santé, une table ronde s'est beaucoup penchée sur la problématique du financement de la…

Organisée par le département de la santé, une table ronde s’est beaucoup penchée sur la problématique du financement de la politique de promotion de la médecine traditionnelle. l’évènement proposait un réel cadre de concertation et d’échange entre les différents acteurs de la médecine traditionnelle mais aussi avec les partenaires. Toutes les questions liées à  la politique ont été débattues avec des communications axées sur la politique de médecine traditionnelle. Quelle place pour la médecine traditionnelle ? La pratique a démontré que la médecine traditionnelle a bien sa place dans la prise en charge des patients. Nul ne peut mettre en doute les bienfaits de sa cohabitation avec la médecine conventionnelle. La pratique peut constituer un maillon essentiel de la chaà®ne de soins dans notre pays. C’’est fort de ce constat que les pouvoirs publics ont adoptés en 2005 la politique nationale de médecine traditionnelle. La médecine traditionnelle doit intégrer la vision globale de complémentarité avec la médecine conventionnelle (c’est-à -dire que les tradipraticiens ou thérapeutes traditionnels et les médecins doivent collaborer). Les professionnels oubliés ? Comment peut-on comprendre qu’une telle rencontre puisse se dérouler sans que les véritable acteurs soient associés. Pointé du doigt, les responsables du département de médecine traditionnelle sont reconnus premiers responsables de cette situation. Malgré tout, le Dr. Touré reconnaà®t qu’il y a eu des avancées en matière de promotion de la médecine traditionnelle, qui restent à  consolider. Toutefois, reconnaà®t-il, la véritable période de gloire de la médecine traditionnelle aura été celle qui a vu en son temps, l’actuel premier ministre, Modibo Sidibé, à  la tête du Ministère de la Santé. Impliquer les acteurs Le problème est qu’aujourd’hui, les premiers acteurs de la médecine traditionnelle n’ont pas de prix aux yeux des autorités de ce pays. Ils se débattent tout seuls et ne bénéficient pas du moindre contrat dans les structures telles que le département de la médecine traditionnelle. Au nombre de ces marginalisés, on peut citer les Docteurs Sory Ibrahim Touré, et Ibrahim Douaré. Après avoir produit leurs thèses sur la plante medécinale, ses iconoclastes acteurs de la médecine traditionnelle, ont été négligés. Or, voilà  deux hommes au cursus universitaire spectaculaire, qui ont tout donné pour se consacrer à  la valorisation d’une pratique socio-sanitaire qui avait tendance à  s’étouffer par une prépondérance de plus en plus accrue de la médecine moderne. Ils ont brillamment participé à  l’élaboration de tous les essais cliniques sur les médicaments traditionnels améliorés (MTA). Mieux encore, ils auront œuvré au sein du comité technique en ce qui concerne le protocole clinique et le suivi des différentes recherches menées. Interdépendance médecine traditionnelle et moderne Les deux hommes ne sont pas passés par quatre chemins pour faire part de leur idée d’œuvrer dans le cadre d’une interpénétration entre la médecine traditionnelle et celle moderne. Exténué dans un système professionnel qui ou il n’avait bénéficié du moindre contrat, car oeuvrant avec le statut de bénévole, le Dr Touré, après avoir bénéficié de l’appui financier d’un expatrié malien au Gabon, prendra la lourde décision de s’installer contre vents et marées à  son propre compte. La bataille n’était point gagnée à  l’avance. Pourtant, ce ne sont pas les qualités professionnelles de l’homme qui sont mises en cause, d’autant plus que, plus d’un patient aura bénéficié de la touche salvatrice de cette icône de la médecine traditionnelle au Mali. De nos jours, les différentes analyses établissent que les retombées de la médecine traditionnelle se situent largement en deçà  de l’immense espoir qu’elle suscite auprès de nos compatriotes. Plus que jamais, les tradipraticiens sont une réalité à  prendre en compte. Et ce, pour une raison bien connu : Ils constituent les premiers recours des malades dans de nombreuses localités du Mali.