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Médias : la rumeur ou le marché noir de la désinformation

Avec la crise, les rumeurs font et défont l'actualité au Mali. Sommes-nous actuellement dans une société de désinformation ? Loin d'être…

Avec la crise, les rumeurs font et défont l’actualité au Mali. Sommes-nous actuellement dans une société de désinformation ? Loin d’être saugrenue, la question mérite d’être posée tant les rumeurs ont, pour ainsi dire, le vent en poupe dans le Mali en crise, et quant on sait que les spécialistes de la sociologie des médias retiennent la rumeur parmi les diverses manifestations de la désinformation. Devant la difficulté d’accès aux sources d’information ou par par boulimie de scoop, des journalistes n’hésitent pas à  relayer des informations non vérifiées. Le plus vieux média du monde pour reprendre Jean-Noà«l Kapferer, auteur du livre du même nom, est en passe de prendre les commandes du quatrième pouvoir. Rocambolesques rumeurs A chaque jour qui passe, son lot de rumeurs aussi rocambolesques les unes les autres. Au grand désarroi des populations échaudées par les récentes convulsions liées aux événements du 22 mars dernier. Car l’une des caractéristiques de la rumeur est la négativité. Elle rapporte généralement des nouvelles inquiétantes comme des accidents, des agressions, des meurtres ou des morts supposées de personnalités… Le marché noir de l’information Tantôt, la rumeur, C’’est une brouille entre le capitaine Sanogo et Dioncounda. Tantôt l’homme fort de Kati est victime d’accident ou d’une liquidation par les Bérets rouges de Kati. Il serait fastidieux d’égrener le chapelet de rumeurs qui ont donné des sueurs froides au peuple ces derniers mois au Mali. La dernière rumeur qui fait le buzz, C’’est la nouvelle de l’arrestation de l’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants, le Gal Sadio Gassama. Une arrestation qui remonterait entre le 21 et le 22 septembre dernier et consécutive à  la dénonciation par un adjudant chef de l’armée pris en flagrant délit de sabotage d’engins blindés de Kati. A ce rythme, il ne serait pas étonnant qu’on nous annonce la fin du monde demain matin » déclarait il y a quelques jours, avec une pointe d’humour, un vieillard excédé par la valse de rumeurs. A l’instar des groupes islamistes qui dictent leur loi au Nord, la rumeur exerce sa tyrannie au Sud. Pouvait –il en être autrement ? La rumeur, C’’ est le marché noir de l’information. Elle est très souvent secrétée par l’absence d’informations émanant de sources officielles. Or la crise a semblé donner une constipation communicationnelle aux autorités qui ne distillent que parcimonieusement les informations.