Médias : Pour la libéralisation de la presse au Mali

La presse face aux difficultés quotidiennes La presse au Mali est en permanence confrontée à  d'énormes difficultés. Le président du…

La presse face aux difficultés quotidiennes La presse au Mali est en permanence confrontée à  d’énormes difficultés. Le président du Patronat de l’audiovisuel et des technologies (PANOTECH) qui est un important groupement d’organes de presse, évoque la situation de précarité de la presse malienne. Almami Samory Touré explique que tous les projets de télévision sont suspendus au Mali depuis 1992. Ces suspensions sont dûes au texte élaboré cette même année pour une durée initiale de 6 mois mais 18 ans après il est toujours en vigueur et empêche d’importantes réalisations et innovations en matière de média audiovisuel. Samory Touré déplore le fait que le Mali qui faisait partie des premiers pays africains à  avoir la télé, se retrouve aujourd’hui presqu’au bas de l’échelle. Il cite le cas du Sénégal, de la Côte d’Ivoire du Cameroun. « Le pays était en avance sur ses voisins en matière de libéralisation de la presse. Mais depuis quelques années, la qualité fait cruellement défaut. Et si nous ne prenons garde, des investisseurs étrangers risquent de rafler tous les marchés. » Mr Touré précise qu’il y a des possibilités d’installer plus d’une vingtaine de stations de télévisions. Il reconnait cependant que les conditions sont assez draconiennes et ne cadrent pas avec le paysage médiatique. Le président de la PANOTECH souhaite que les opérateurs économiques aient leur place dans l’audiovisuel malien. Renforcer les capacités Pour sa part, le directeur de la radio liberté Baba Djourté explique que depuis la révolution de mars 1991, le Mali a connu une prolifération de radios mais la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. « Si nous ne faisons pas attention, nous risquons d’être les derniers dans le domaine. Nous avons besoin du renforcement des capacités à  travers la formation des agents de la presse : des journalistes, en passant par les techniciens et autres.» De son côté, le directeur de Malivision et président des Rediffuseurs privés du Mali, Moctar Marico se plaint de la concurrence déloyale que leur fait subir Canal+. Il explique que « Canal Sat est considéré comme fournisseur et par conséquent, ils sont nos concurrents. Ils refusent par ailleurs de nous vendre des programmes qu’ils donnent à  leurs clients. Nous avons maintes fois porté plainte sans suite. » Il appelle la structure de tutelle, notamment le conseil national du patronat du Mali à  intervenir et aider l’horizon médiatique à  avancer au rythme des autres pays de la sous région. Il explique que selon le Conseil Supérieur de la Communication, aucun texte ne confère de prérogative au Comité de Régulation des Télécommunications pour gérer les ondes. Ajoutant que « seuls les ministres de l’administration territoriale et de la communication donnent et retirent les ondes. Ce qui est anormal. La gérance de la presse doit être indépendante. » Il faut dire qu’au Mali, l’Etat n’a pas mis de différence entre les radios communautaires et sociales et les radios commerciales. Ces radios communautaires se lancent dans la publicité au même titre que les commerciales, ce qui est anormal. Lorsque l’aide à  la presse tombe, toutes les radios bénéficient de la même somme. Moctar Marico explique cette situation par le fait que les textes ne sont pas suffisamment clairs pour permettre de faire le distinguo entre les radios commerciales et communautaires. Il n’existe que quatre (4) radios commerciales sur l’ensemble du pays, qui sont, à  ce jour, les seuls à  payer leurs impôts.