Médiation guinéenne : Le CNDD et l’opposition bientôt à Ouagadougou

Mr Compaoré a rencontré hier le Conseil National pour la démocratie et le développement (CNDD) du capitaine Moussa Dadis Camara,…

Mr Compaoré a rencontré hier le Conseil National pour la démocratie et le développement (CNDD) du capitaine Moussa Dadis Camara, l’opposition, les syndicats et la société civile. D’une part, les opposants demandent le départ de la junte qui selon eux, devrait être remplacée par des civils jusqu’aux élections de janvier prochain. Par ailleurs, le chef de la junte a déclaré sur les antennes de RFI : Le président Compaoré a du pain sur la planche. Rappel des faits Le lundi 28 septembre dernier, les forces vives (opposition, syndicats et société civile) se réunissaient au stade du 28 septembre de Conakry. Des milliers de partisans et sympathisants avaient effectué le déplacement. Le meeting a enregistré la présence de leaders de l’opposition tels que Cellou Dalein Diallo, François Fall, Sidya Touré, Jean Marie Doré, Alpha Kondé… Ils s’étaient donnés la main pour contrer l’éventuelle candidature du capitaine Dadis aux prochaines élections de janvier. Les forces vives ont également déploré les incessantes humiliations subies par la population et les autorités du pays, dans le ‘Dadis show’ qui passait souvent à  la télévision nationale guinéenne. Ainsi, pendant que le rassemblement se faisait à  l’intérieur du stade, des bérets rouges de l’armée guinéenne ont fait irruption. Tout le monde était encerclé, et il n’y avait plus d’issues de sortie. Des militaires se sont alors déchaà®nés sur la foule. raconte un témoin. Deux leaders politiques dont Cellou Dalein Diallo ont reçu de sérieux coups entraà®nant de graves blessures. Des femmes étaient déshabillées, violées, battues, mutilées. Des armes étaient introduites dans leurs sexes avant de les tuer. Triste scénario quant en plus de cela, des corps ne sont pas retrouvés ou cachés. Ils ont disparu comme par enchantement. Les corps disparus auraient été extraits de la morgue en pleine nuit par des militaires, afin de cacher, le nombre exact de morts. Dadis dément avoir demandé à  quiconque de tirer Par ailleurs, le capitaine Dadis a décliné toute responsabilité dans les tristes évènements du lundi 28 septembre dernier. Il impute tous les faits, à  l’opposition qui selon lui, voulait le destituer du pouvoir. « Ils se sont rassemblés au stade afin d’amener le peuple à  se révolter contre moi. » A-t-il spécifié. Dadis aurait-il eut peur d’un scénario malgache ? Un scénario qui a fait partir l’ex président Marc Ravalomanane, à  la suite du soutien du peuple au jeune maire de la capitale Antananarivo, Andry Rajoelina ? On serait tenté de répondre oui. Mais était-ce une raison pour tirer sur un peuple sans défense ? De violer et mutiler des femmes en temps que défenseurs de la nation ? Plus de 150 personnes auraient été tuées selon des chiffres de l’ONU. Dadis affirme que des manifestants étaient armés et que, les militaires n’ont fait que se défendre. Par ailleurs, il a déclaré ne pas maà®triser sont armée à  100%. Unanime condamnation l’écrivain guinéen Tierno Monénembo, prix Renaudot 2008, avec son livre ‘le roi de Kahel’, est pour le déploiement d’une force d’interposition en Guinée. La France a quant à  elle, vivement condamné ces violences et suggéré une force d’interposition, tout comme Tierno Monénembo. Idem pour les Etats et toute la communauté internationale. Cependant, les dirigeants africains n’ont pas condamné les tueries, juste du bout des lèvres. Blaise Compaoré nommé facilitateur de la crise guinéenne Blaise Compaoré a su gérer la crise ivoirienne qui a durée 7ans. Saura-t-il faire ramener le CNDD et les forces vives à  une même table de négociation ? Il semble que des accords soient possibles, puisque chaque partie a accepté de se réunir dans la capitale burkinabé Ouagadougou, sous la demande du médiateur Compaoré. Cependant, les forces vives demandent le départ pur et simple de la junte, la restitution des corps disparus et le relâchement des manifestant incarcérés le lundi dernier. Il est clair qu’il sera très difficile d’obtenir un départ du capitaine Dadis maintenant. Compaoré a une lourde tâche, même s’il bénéficie du soutien de l’union européenne.