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Médiation malienne: Burkina, Algérie, Maroc?

L'information a fait le tour d'Internet dès la mi-journée de ce vendredi 31 janvier 2014. Le secrétaire général du MNLA,…

L’information a fait le tour d’Internet dès la mi-journée de ce vendredi 31 janvier 2014. Le secrétaire général du MNLA, Bilal Ag Cherif, a été reçu par le souverain chérifien pour un entretien. Il était accompagné du porte-parole du mouvement, Moussa AG Attaher. Les deux hommes ont d’ailleurs effectué ensemble la prière du vendredi aux côtés du Roi Mohamed 6. Un communiqué du Cabinet Royal l’a confirmé et indiqué que, « cette audience s’inscrit dans le cadre des efforts soutenus et permanents de Sa Majesté le Roi, en vue d’instaurer durablement la paix et la stabilité dans ce pays frère et de contribuer à  un règlement de la crise malienne, et ce depuis son déclenchement, en janvier 2012 ». Lors de la rencontre, Mohamed 6 a réitéré « la nécessité de contribuer à  une solution et à  un compromis qui permettraient de lutter contre les mouvements intégristes et terroristes qui menacent aussi bien les pays du Maghreb que la région du Sahel et du Sahara, et de favoriser le développement et la dignité du peuple malien frère, dans la concorde entre l’ensemble de ses composantes ». Si l’implication du Maroc dans la résolution de cette crise afin d’y trouver des solutions pérennes est saluer, elle n’en jette pas moins de confusion sur la situation de la médiation dont on ne sait plus aujourd’hui quel pays la mène. Après les différentes réunions à  Ouagadougou en 2012 et 2013, le médiateur burkinabé avait soudain perdu la côte. Les accords de Ouaga n’étaient pas respectés et chacune des parties en rejetaient la faute sur celle d’en face. La médiation de Blaise Compaoré se retrouvant au point mort, un grand voisin ,silencieux depuis des mois revient soudain sur le devant de la scène. Il s’agit de l’Algérie qui apparemment a décidé de reprendre les choses en main. Voici donc Alger qui reçoit des représentants de certains groupes armés du Nord notamment le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance (CMFPR) qui vont y signer une plateforme. Une copie de ce document sera remise quelques jours pus tard au président malien, Ibrahim Boubacar Kéita, qui y effectuait une visite d’amitié. Nouvel espoir pour sortir de la crise? Trop tôt pour le dire. Car le MNLA ne se sent guère concerné par la démarche algérienne qu’il voit même d’un mauvais œil. A défaut du Burkina Faso qui ne semble plus avoir la confiance d Bamako dans ce dossier, voici donc les leaders du MNLA qui se tournent vers le Maroc. Histoire de tirer leurs marrons du feu? On est tenté de le croire car à  l’allure o๠allaient les choses, ils risquaient bien de se retrouver hors du champ des débats. La multiplication des interlocuteurs, à  cause de la fragmentation des mouvements touareg et celle des médiateurs, n’est en tout cas pas pour clarifier ce dossier dont les tenants et les aboutissants échappent à  bien des Maliens. Le Burkina hors-jeu, le très influent voisin du nord contesté, et le Maroc qui rentre dans la danse, quel arbitre pour cette partie qui n’en finit pas de durer?