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Ménaka : au moins 40 personnes tuées par des hommes armés

    Les affrontements entre la coalition MSA/ GATIA et des groupes armés dans la région de Ménaka ne cessent…

 

 

Les affrontements entre la coalition MSA/ GATIA et des groupes armés dans la région de Ménaka ne cessent de faire des victimes de part et d’autre. En 48 heures, 43 personnes de la communauté Daoussahak, étoffe principale du MSA,  ont été tuées par des hommes dans cette zone.  Terrorisme ou guerre communautaire ?

Dans l’après-midi du  vendredi 27 avril, plusieurs sources locales et  ainsi qu’au  près du Mouvement pour le Salut de l’Azawad  font état de 31 personnes  tuées de la communauté Daoussahak dans la région de Ménaka  près d’Infoukaretane, non loin de la frontière nigérienne.  L’évènement  a eu lieu dans la localité de Wakassa où des hommes armés  ont  abattu dans un campement un  nombre important de civiles. « Il y a douze personnes qui ont été tuées hier à Aklaz vers Anderanboukane et  31 autres  aujourd’hui   à Wakassa », confirme Mohamed Ag Albachar, porte-parole du MSA. La communauté ciblée, les Daoussahak , sont l’âme même du mouvement que dirige Moussa Ag Acharatoumane, le MSA . En coalition avec le Groupe d’Autodéfense Touareg Imghad et Alliés (GATIA), les deux groupes  affrontent depuis des mois des groupes dits ‘’terroristes’’ ou ‘’criminels’’ sévissant dans cette zone entre la frontière malienne et nigérienne. Ils ont maintes fois sollicité l’aide de la communauté internationale et du gouvernement malien pour faire face à leurs ennemis.  La force française Barkhane les a finalement ralliées dans la lutte. Des bombardements et des renseignements ont été décisifs dans les récents affrontements meurtriers  à l’ouest de Ménaka.

Accusée d’exactions sur 93 personnes dans plusieurs localités de la région, l’un des dirigeants de cette coalition, notamment Moussa Ag Acharatoumane a démenti instantanément le directeur de la division des droits de l’homme de la MINUSMA, auteur des révélations, Guillaume N’guefa.  Pour le secrétaire du mouvement, le combat qu’ils mènent vise  des ‘’criminels’’ et se refuse de le qualifier autrement. Il avait aussi avancé qu’il s’agissait de défendre leur communauté de ces genres d’attaques barbares.

Toutefois, le contentieux existant entre la communauté Daoussahak et celle des peuls dans cette partie pourrait être aussi la cause de tous les débordements.  Une thèse,  même si écartée jusque-là  par certains, reste très plausible. «  C’est la mafia qui opère le long de la frontière avec le Niger. Il y a une rencontre entre  toutes  les communautés de la zone frontalière, organisée par   l’ONG HD, à Niamey. Je pense que  l’objectif est de la saboter », suppose le porte-parole du MSA. De tout temps, ces responsables du mouvement n’ont  qualifié ceux avec qui ils sont en guerre  ni des terroristes ni des djihadistes.

Dans un communiqué  datant du 27 avril, le MSA dit condamner ‘’ avec la plus grande fermeté les crimes de masse perpétrés par des criminels sanguinaires, sans foi ni loi contre des populations civiles IDAKSAHAK sans défense. ‘’  Il invite par cette occasion la division de droits de l’homme de la MINUSMA et les autres organisations du même domaine à mener des enquêtes pour situer les responsabilités.

Le contexte sécuritaire complexe, avec la présence de l’émir de l’Etat islamique dans le Grand Sahara qui s’appuie sur un recrutement local complique davantage une issue heureuse à la situation.  Une certitude, le sang n’a pas fini de couler dans cette nouvelle région qui aspire pourtant à la paix et au développement.