Société




Les métiers informels pour lutter contre le chômage au Mali

En 2015, le taux de chômage au Mali est passé à 11,3% contre 10,8 en 2014. Le gouvernement à travers…

En 2015, le taux de chômage au Mali est passé à 11,3% contre 10,8 en 2014. Le gouvernement à travers le ministère de l’emploi, de la formation professionnelle et de la construction citoyenne a mis le cap sur la promotion des métiers tels que la maçonnerie, la plomberie et tout autre métier pouvant aider à lutter contre le chômage.

L’ambiance sur le tronçon de Médina-Coura est particulière en ce début de journée. En face du stade Modibo Kéita, un car de soixante-dix places attend sagement de faire le plein de clients. Des voyageurs négocient sous le soleil de midi le prix des bagages avec les responsables du car.

Assis non loin, une bande de jeunes discute. « Certains sont ramasseurs les fers qui ne servent plus dans les maisons, d’autres vendent des objets et produits de première nécessité », explique un homme. Âgés entre 12 et 18 ans, une vingtaine de jeunes, tous vêtus d’un jean troué, un T-Shirt délavé et de sandales, ne semblent pas presser.

À seulement 15 ans, Amadou Togo, est ramasseur d’objets en fer et possède, au bout de 7 ans d’exercice, une solide expérience dans sa profession de fortune. « Je sillonne toutes les communes du district pour ramasser la ferraille que je trouve. Je les revends ensuite à 15 FCFA le Kg », explique-t-il.

Comme lui, Amidou Nantoumé, marchand d’objets de première nécessité (brosse à dents, chaussures, ardoises etc.) exerce son métier depuis un certain temps. il devra s’interompre un mois pour retourner au village se marier, mais il sait déjà qu’il reviendra vite à Bamako, pour y exercer son travail et gagner sa vie.

Ces jeunes évoluent dans le secteur informel. Certains dans la cordonnerie, d’autres dans la maçonnerie, plomberie, menuiserie etc. Ils se disent satisfaits de leur travail. « Moi je collecte des ordures depuis 3 ans. Grâce à ça j’envoie chaque mois de l’argent à mes parents au village », déclare un autre, resté silencieux jusque-là.

Pour eux, évoluer dans le secteur informel est un remède au chômage qui frappe les jeunes, ça leur permet de se prendre en main et d’aider leur famille. Pour lutter contre le chômage, l’État à travers le ministère de l’emploi, de la formation professionnelle et de la construction citoyenne a initié une campagne pour sensibiliser et motiver les jeunes à s’impliquer davantage dans les métiers de la construction au Mali. Financée par la Banque Mondiale, la campagne fait la promotion des métiers tels que la menuiserie, la maçonnerie, l’électricité, etc.

Lancée il y a quelques semaines, la campagne est en cours dans les six communes du district dans un premier temps, pour ensuite s’étendre dans les régions du Mali. Pour M’barakou Amedeniato, économiste, le secteur informel nourrit plus de 80% de la population active. Selon lui, le secteur aurait besoin que l’État s’y investisse davantage.