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Michael Lollesgaard :  » Le Cessez-le-feu doit être respecté »

On voit une dégradation de la situation au nord, notamment à  Ménaka et environs. Pourquoi pensez-vous que le Gatia doit…

On voit une dégradation de la situation au nord, notamment à  Ménaka et environs. Pourquoi pensez-vous que le Gatia doit se retirer de la ville, alors que la population accueille positivement la prise de la ville aux rebelles du MNLA ? La MINUSMA et toute la communauté internationale, la médiation comprise, ont fait cette demande et la même demande s’applique d’ailleurs aux autres groupes, de se retirer des autres zones qu’ils ont prises récemment. Ce qui importe, C’’est de respecter les Accords de cessez-le-feu. Un processus de paix est engagé, et les protagonistes sur le terrain doivent impérativement respecter leurs engagements. Vous savez, cela fait maintenant plus d’un an que la MINUSMA, mais aussi de nombreux partenaires internationaux multiplient de nombreux efforts en toute impartialité, en vue d’obtenir la signature des Accords de paix, qui devrait aboutir le 15 mai prochain. Nous sommes en bonne voie et C’’est notre objectif principal. Oui, nous demandons aux groupes de retourner sur leurs positions initiales, conformément aux Accords de cessez-le-feu. Nous demandons également à  la Coordination de se retirer des positions nouvellement occupées sans délai. Le Représentant Spécial et Chef de la MINUSMA, M.Mongi Hamdi multiplie d’ailleurs les initiatives aux plus hauts niveaux politiques pour qu’une solution satisfaisante soit rapidement trouvée à  Ménaka. En attendant, la MINUSMA sera aux côtés des habitants de Ménaka pour empêcher les violations des droits de l’homme, protéger la population et faciliter l’assistance humanitaire. Nous ne sommes bien sûr pas en mesure d’imposer la paix, mais nous faisons tout pour que cet objectif soit atteint. Quelles sont les dispositions supplémentaires qui seront prises par la Minusma pour stabiliser la situation face à  la montée de la violence entre groupes armés et lorsqu’on sait que la Minusma n’a pas mandat pour réagir mais plutôt s’interposer. Nous ne sommes pas là  pour s’interposer si des groupes armés choisissent d’en venir aux armes. Nous ne prenons pas part au conflit, il faut que cela soit très clair. Le Mali est un pays immense, et cette immensité ne nous permet malheureusement pas d’être présents et intervenir partout. Mais nous faisons de notre mieux pour prévoir o๠les tensions pourraient survenir et pour protéger les personnes dès que nous apprenons qu’elles sont menacées. En outre, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour enquêter sur les violations du cessez-le-feu. Vous le voyez, les défis sont nombreux et nous ne pouvons par être partout: vaste étendue du territoire, activités de multiples groupes terroristes, conditions météo extrêmes…Mais nous sommes totalement déterminés à  faire tout ce que nous sommes en mesure de faire pour stabiliser la situation, en partenariat avec les autorités maliennes et forts du soutien de la communauté internationale. Les Maliens méritent la paix et nous les accompagnons sur cette voie. L’accord de paix doit être signé le 15 Mai, La Minusma a t’elle véritablement les ressources tant financières qu’humaines pour participer à  la mise en œuvre effective de cet accord très attendu par la communauté internationale ? La MINUSMA sera impliquée dans certains aspects de cet accord, et les Maliens peuvent compter sur la MINUSMA pour être à  leurs côtés. En revanche, nous ne sommes pas seuls et il faut souligner que l’Accord prévoit que la responsabilité première de le mettre en œuvre et d’assurer le succès de son application incombe aux parties maliennes. Le gouvernement a une responsabilité primordiale a cet égard pour assurer un plein succès dans la mise en œuvre de ces accords. Face aux attaques répétées à  Ménaka, Goundam, Léré et Diré, le Mandat de la Minusma pourrait-il changer pour devenir une force réellement offensive comme en RDC ou en Centrafrique ? Notre mandat est assez robuste, mais, J’insiste, au moment o๠je vous parle, nous ne sommes pas au Mali pour prendre part à  quelque conflit que ce soit. Le Mali est un pays souverain avec ses propres Forces de défense. Les mandats de toutes les Missions de maintien de la paix sont régulièrement revus pour s’adapter aux réalités du terrain. La façon dont les forces de l’ONU interviennent sur le terrain dépend des décisions du Conseil de Sécurité à  New York. Par contre, nous sommes prêts à  utiliser tous les moyens à  notre disposition pour protéger la population ou notre personnel quand ils sont en danger. Le RSSG a déclaré que la « raison devait l’emporter  » pour revenir au Cessez-le feu, pensez-vous que les groupes armés en face soient réellement animés de bonne foi pour respecter leur engagements ? Nous nous souhaitons que tous les protagonistes saisissent cette opportunité historique pour le Mali. Les armes ne sont pas une option, le dialogue de bonne foi et la raison doivent l’emporter, C’’est la seule voie. La signature des Accords le 15 mai prochain est réellement une occasion à  ne pas laisser passer. Le Conseil de Sécurité est en train de suivre la situation de très près et il faut rappeler qu’il a déjà  signifié à  deux reprises qu’il est disposé à  considérer des mesures, y compris des sanctions ciblées à  l’encontre de ceux qui sont responsable de violations du cessez-le-feu et la reprise des hostilités F