Minusma: Abdoulaye Bathily dans la cité des Askias

Le représentant spécial adjoint des Nations-Unies au Mali, Abdoulaye Bathily, à  la tête d'une forte délégation, a effectué une visite…

Le représentant spécial adjoint des Nations-Unies au Mali, Abdoulaye Bathily, à  la tête d’une forte délégation, a effectué une visite de terrain à  Gao hier mardi 29 avril 2014. La première étape a conduit la délégation au centre de prise en charge des femmes victimes de viol et torture pendant l’occupation des régions nord du Mali par les forces terroristes. Ici, Bathily et sa délégation ont assisté à  la cérémonie de remise symbolique de kits aux victimes de violences sexuelles dans la région de Gao. Ainsi 100 kits, composés entre autres, de serviette hygiénique, du savon et de la pommade, pour une valeur de plus de 2 millions de nos francs, ont été remis à  certaines femmes. Le bon Samaritain est le projet de prise en charge des femmes victimes de viol et de torture sous l’occupation des forces djihadistes. Initié par le collectif Cri du C’œur pour porter aide et assistance à  ces victimes, le projet, selon son président, Almahady Cissé, concerne 140 femmes sans compter les victimes indirectes C’’est-à -dire les parents des victimes. Sa mission principale concerne l’assistance médicale et l’accompagnement psycho médical aux femmes victimes. Le coût du projet est estimé, selon M. Cissé, à  40.000 dollars dont une partie en renforcement de capacité, 26 900 dollars dans l’assistance et un appui de 20 millions de CFA de la part de Cri du C’œur. Guillaume Ngefa du Haut commissariat des Nations-Unies pour les droits de l’homme a rappelé la vocation de son organisation depuis 30 ans, qui se décline en aides et plaidoyer contre les atteintes graves aux droits de l’homme. Tout en saluant l’initiative, il a exprimé sa disponibilité à  soutenir le projet. La même motion de soutien a été exprimée par le conseiller technique au ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Modibo Poudiougou. Le représentant du ministre a indiqué que des centres d’écoute verront bientôt le jour dans des régions du pays principalement celles du nord pour écouter et orienter les victimes, voire les aider à  retrouver réparation. Auparavant le représentant spécial adjoint des Nations-Unies au Mali, Abdoulaye Bathily, en bon historien, a rappelé non sans émotion, les pages glorieuses de la Cité des Askias devant un public visiblement séduit. Après avoir exprimé la compassion de la Minusma aux femmes victimes de violences sexuelles, le diplomate onusien a salué l’initiative du projet qui atteste, selon lui, que la réconciliation et la reconstruction du Mali doivent commencer par les Maliens d’abord. Le soutien de la Minusma, assure Bathily, ne fera pas défaut, et appelle à  la mobilisation de tous pour aider et soutenir les femmes victimes. La découverte d’une plaque à  l’effigie du partenaire financier du projet, le Fonds des Nations-Unies pour l’aide aux victimes de la torture sous les explications de sa représentante, Ihsane El Amrani, la visite des locaux du projet et la photo de famille ont marqué la fin de la cérémonie. Après la de remise de kits aux femmes victimes de violences sexuelles, la délégation a eu droit à  une visite guidée du célèbre Tombeau des Askias avant de rencontrer le cadre des notables de Gao. Avec les notables, il aura été beaucoup questions de réconciliation. Ainsi la seconde personnalité des Nations-Unies au Mali a pu recueillir les impressions des leaders d’opinions et chefs de quartier de la 7ème région sur le processus de réconciliation nationale. Abdoulaye Bathily a pris bonne note des remarques de ceux-ci qui se résument à  la désapprobation de l’approche adoptée par les autorités maliennes pour mener la réconciliation. Ils demandent une implication réelle des populations locales. Des femmes ont dénoncé les aides apportées aux populations déplacées du nord à  Bamako. Cela, assurent-elles, est un frein au retour desdits déplacées. « Nous sommes restées sur place en dépit de tous les risques. Aujourd’hui nous soufrons beaucoup après tout ce qu’on a connu et on ne fait rien pour nous. Pendant ce temps, on donne tout à  ceux qui ont préféré fuir », fulminent-elles. La dernière étape de la visite a été réservée au quartier général de la Minusma à  Gao. Après des visites, Abdoulaye Bathily s’est entretenu avec le personnel local de la Minusma pour connaà®tre leurs préoccupations. Quelques instants après, il a eu une rencontre avec les jeunes de la région mettant un terme à  une visite au pas de charge.