Elle est l’un des protagonistes de la crise qui secoue le parti en Commune 2 du District de Bamako. La cinquantaine, Mme Sissao Yakaré Tounkara a commencé son parcours politique au sein de l’association Adema, puis au parti ADEMA pour « apporter sa pierre au développement du Mali ». Elle cite Lénine, qui écrivait en 1920 que « la politique est l’expression concentrée de l’économie », comme son inspiration dans son combat pour le développement du Mali. Engagée à Djelibougou, en Commune I, elle se bat aux côtés des femmes. Lorsqu’elle s’installe dans la Zone industrielle en Commune 2 en 1994, elle y continue son combat pour la promotion féminine en organisant notamment le bureau du mouvement des femmes. En 2000, Ibrahim Boubacar Kéita quitte l’ADEMA. Elle le suit et contribue à la création du RPM, un an plus tard. « Je faisais partie des dix femmes qui ont démissionné pour suivre IBK. Nous avons créé le RPM chez le Dr Bocary Treta. Nous, les femmes, faisions nos réunions mais comme nous faisions trop de bruit, nous avons transféré nos rencontres chez Bakary Koniba Traoré dit Bakary pionnier » se rappelle-t-elle. Un attachement pour le parti des tisserands qui ne s’est pas démenti au fil des années, et Yakaré a, de nouveau, été aux côtés du candidat IBK, pour le porter à Koulouba. Ses camarades politiques l’apprécient à l’instar de Demba Drabo, militant du RPM qui témoigne de son humilité et de son courage. Un courage qui l’a poussée à s’opposer au « coup de force » mené pour installer le bureau de la section de la Commune 2, fin août. Elle installa une semaine plus tard un bureau parallèle, dont elle est la secrétaire générale. « Nous sommes dans la légalité. Car l’article 22 des textes du parti dit que la majorité des secrétaires généraux des sections et des sous-sections peuvent provoquer une conférence des sous-sections. Ce sont 8 secrétaires généraux sur 12 qui ont placé leur confiance en ma personne», se défend Mme Sissao Yakaré Tounkara. Détentrice d’un DEA en finance publique, Yakaré Tounkara a fait ses études supérieures en ex-Union soviétique, avant de rentrer au pays en 1990. Après ses débuts professionnels chez Metal Kouyaté o๠elle passa dix ans, elle entre dans la fonction publique en tant qu’agent de budget. Actuellement en poste au ministère du Développement rural, elle remplit les fonctions de directrice financière depuis le mois de septembre 2013. l’ex-camarade de lutte d’Abdoul Karim Camara, au sein de l’UNEM, est également professeure chargée de cours à la faculté des sciences économiques et de gestion.
