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MNLA : Fin de la progression ?

Dans quelques jours, ils vont proclamer l'indépendance de l'Azawad. D'après eux, ils ont libéré le nord au profit des populations…

Dans quelques jours, ils vont proclamer l’indépendance de l’Azawad. D’après eux, ils ont libéré le nord au profit des populations touaregs. Après avoir pris Kidal, Gao, Tombouctou, les indépendantistes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont décidé de rendre les armes. Est-ce pour autant la fin de la menace pour ceux qui croyaient que les rebelles allaient continuer leur progression vers Bamako. D’après une source à  Tombouctou, Douentza qui se trouve entre la région de Tombouctou et celle de Mopti,sur une distance d’environ 200km, serait la limite des rebelles, même si des mouvements avaient été signés à  Mopti. Plusieurs ressortissants de la Venise malienne, se sont réfugiés à  Bamako, de peur d’être la cible d’attaques rebelles. A Bamako, la nouvelle est accueillie avec prudence. «Â  C’’est une bonne chose de savoir qu’ils vont s’arrêter là , mais va-t-on les laisser nous prendre la moitié du pays ? », s’inquiète Ali, un commerçant. Alors que le Collectif des ressortissants du Nord a appelé à  la reconquête des régions du nord, lors d’une assemblée tenue à  Bamako le 4 avril, les rebelles n’entendent pas négocier avec la junte du capitaine Sanogo qu’ils jugent illégitime : «Â  Ce n’est pas un capitaine sans expérience, qui va nous faire reculer…», déclarait Mossa Ag Attaher, l’un des porte- parole du MNLA. Au même moment, la junte se débat à  Bamako entre les partis politiques qui réclament son départ et l’embargo de la CEDEAO, qui réclame le retour à  l’ordre constitutionnel sans délai, avec un appel à  une intervention étrangère au Nord… Le Mali abandonné La France par la voie de son ministre des Affaires Etrangères, Alain Juppé se dit préoccupée par la progression de l’islamisme au nord du pays, mais la France n’interviendra pas au Mali militairement. , a déclaré Juppé Rappelons qu’Aqmi détient encore 6 otages français au nord du pays, ce qui compromet une quelconque ingérence française au Mali. Tout au plus peut-on espérer une aide logistique de la France ? Même son de cloche du côté des Nations-Unies qui se contente d’exiger un retour à  l’ordre constitutionnel. Tout comme l’Union Africaine qui a émis des sanctions contre les membres de la junte. l’Union Européenne appelle aussi à  un cessez-le-feu, sans toutefois une suspension de ses aides. Malgré tout, l’appel du capitaine Sanogo à  une intervention militaire étrangère au Mali, sonne vide face à  une communauté internationale unanime à  condamner le régime pris par les armes. Dans ce cafouillis, les rebelles se préparent à  s’autoproclamer «Â état indépendant » au nord du pays. Dans la Venise malienne, des scènes de pillage et même de viol sur des femmes de Gao ont été dénoncés par des ressortissants de la ville. Certains habitants joints par téléphone refusent même de parler, alors que les ONG dénoncent une situation humanitaire critique, qui touche près de 90 000 déplacés. Voici le témoignage poignant d’un salarié d’une Ong qui a requis l’anonymat : «Â A Gao la situation est catastrophique, les rebelles ont pillé tous les services techniques, l’hôpital régional, les banques et même la Croix Rouge et le Programme Alimentaire Mondial (PAM). Il n’y a plus d’eau, d’électricité de médecins dans la ville. Les gens sont terrés chez eux et malgré cela, les rebelles entrent dans la ville pour braquer les familles, et violer les femmes la nuit…Les rebelles volent même les véhicules qu’ils chargent de provision et sont toujours à  l’intérieur de la ville qu’ils ratissent carré par carré ! » Notre interlocuteur ajoute aussi qu’il cherche à  quitter la ville, sa femme et lui. Des cars de la compagnie Binke transport sont chaque jour acheminés à  Gao et se remplissent de voyageurs décidés à  fuir le climat de peur qui règne à  Gao. «Â A Gao, il n’y a plus rien d’intéressant à  Gao, à  par la peur », conclut notre témoin joint par téléphone. MNLA, Ançar Dine, la nouvelle donne Fi de Bamako, le MNLA a un autre concurrent. Le mouvement Ançar Dine du chef islamiste Iyad Ag Ghaly. Ce dernier consolide son emprise sur la ville sainte de Tombouctou et aurait d’ores et déjà  fait appliquer la charia sur place. Du coup, les rebelles se sont repliés dans certaines zones de Tombouctou. Leur nouvel ennemi n’est plus Bamako mais l’ingérence d’Ançar Dine dans leurs affaires. Mais pour cet éditorialiste, les liens sont évidents : « Des complicités locales, des alliances temporaires, chacune cherche à  avoir le contrôle dans les zones du nord. Sans parler de la proximité d’AQMI ». Alors les gesticulations du capitaine Sanogo à  Bamako laissent le mouvement rebelle complètement indifférent. Pour le moment.