Politique




Modibo Sidibé, candidat potentiel du Nouveau pôle politique de la Gauche démocratique et républicaine

Candidat du FARE ou du NPP ? Nous sommes un parti politique (FARE) et nous sommes dans un regroupement de partis…

Candidat du FARE ou du NPP ?

Nous sommes un parti politique (FARE) et nous sommes dans un regroupement de partis et d’associations qui est le Nouveau pôle politique de la Gauche démocratique et républicaine (NPP). Bien entendu, tout regroupement politique a vocation de conquérir le pouvoir et de l’exercer au profit du pays, des populations, selon sa vision. Notre démocratie a amené beaucoup de changement. Il y a des progrès, mais l’exercice démocratique n’a pas toujours permis une véritable union de la classe politique et des citoyens et n’a pas pu permettre de voir la citoyenneté émerger comme on l’aurait voulu, parce que c’est le socle de la République et de la Démocratie. Donc nous considérons qu’il faut faire de la politique autrement et réconcilier les deux. Les FARE ont fait un manifeste pour exprimer leur idéologie, leur philosophie. Nous pensons que la politique doit être une activité noble. Il n’y a pas de démocratie sans partis politiques dignes de ce nom. Personne ne peut décréter le nombre de partis, cependant on peut être dans une dynamique de polarisation. Nous avons une vision pour l’État, qui doit être un stratège.  Nous sommes dans un créneau qu’on peut appeler social-démocratie.  Le Pôle  n’a pas été crée directement en vue d’une compétition politique, nous sommes en discussion depuis deux ans. Il est composé de sept partis politiques (FUAC, PIDS, UPD, PSR, RPDM, REM ,FARE) et d’une vingtaine d’associations. Ce regroupement estime que le pouvoir actuel est à côté de la plaque. Il estime qu’il faut redonner espoir. Notre pays a un autre avenir. Il faut cette alternance.

Priorité des priorités. La question majeure que nous avons, c’est l’équation de l’État, sa solidité, sa capacité à délivrer les services de base à l’ensemble des populations sur l’ensemble du territoire. Sa capacité à mettre en place une administration, une justice qui répond aux normes. Des forces armées solides, capables de surveiller l’ensemble du territoire. La défense, la sécurité, impliquent de refonder l’État. Ce que nous proposons c’est une dynamique de très court terme, axée sur des mesures sécuritaires de premier ordre et une autre sur le long terme, qui consiste à refonder notre système de défense et à coordonner notre système de renseignement dans un 1er temps avec les forces étrangères et le G5, et plus tard aux forces de défense maliennes d’assumer la plénitude de la surveillance et de la sécurité du territoire.

Sa vision

La sécurité. La situation sécuritaire inquiète, elle s’étend au centre avec des affrontements et des violences que nous n’avions jamais connus. Il faut faire en sorte que les communautés ne quittent jamais les lignes derrière lesquelles elles ont toujours vécu en cohésion. La citoyenneté malienne signifie que l’on est d’abord citoyen malien, ensuite de culture peulh, dogon etc. Il faut que l’État prenne ses responsabilités.  Les récentes mesures annoncées, nous les avons demandées il y a longtemps. Si elles sont mises en œuvre, elles permettront que l’État soit le seul à pouvoir assurer la sécurité de tous et à faire en sorte de mettre fin à la prolifération des armes. Juguler l’insécurité nécessite que l’État assure la justice. Nous avons besoin d’un État fort et juste, mais pas autoritaire.

L’économie. Nous ferons en sorte que chaque région soit un pôle de développement adossé à l’ensemble national. C’est le Pacte de décentralisation, qui permet que les territoires, tout en ayant la possibilité de construire au plan régional, participent à l’ensemble national. Notre Vision 2030, c’est la transition vers une économie plus diversifiée, qui va partir de nos potentialités. L’industrialisation doit partir de la transformation, mais dans mille et une filière. Nous avons 6 filières, agro-silvo-pastorale, bâtiments, mines, textile. Tout doit être développé avec et autour du  secteur privé.  Nous devons être une puissance céréalière. Ne nous contentons pas de l’autosuffisance.

Sur le plan de la création d’emploi, on peut traiter socialement la question un moment, mais durablement c’est la création de richesses et cela, c’est le capital humain. Notre système éducatif n’est pas tourné vers l’apprentissage ou les secteurs  de croissance et notre université n’est pas aux standards internationaux. C’est tout cela qu’il faut développer et mettre en articulation, c’est un état d’esprit et une vision qui amènent les Maliens à avoir confiance en eux-mêmes.

Les infrastructures. L’État c’est le maître mot, il faut le rebâtir, être exemplaire, être redevable. Le besoin d’État fait que l’État est au cœur de tout : la bonne gouvernance, la capacité à faire vivre les territoires, le schéma d’aménagement discuté, c’est l’État qui l’organise.

La société Nous pensons que nous avons besoin de construire un capital humain. Pas la santé à part, la culture ou l’éducation à part, il faut mettre tout ensemble. Il faut un Malien du 21ème siècle : compétent, solide, qui peut travailler ici ou dans la sous-région, qui ne s’expatrie que parce qu’il le veut. C’est pourquoi nous parlons de vision à long terme, « Vision 2030 ».  Les choses les plus solides ne se font pas dans le temps de la politique. Le temps de la politique, c’est le temps des mandats. Le temps du maillage institutionnel d’un pays, ce sont plusieurs années, à partir de réformes qu’il faut engager et cela à partir d’une concertation nationale.

Dans ce schéma structurel, il  y a l’Office du Niger et d’autres espaces, des corridors qui peuvent être des hubs régionaux. C’est un Mali qui se dessine et les Maliens doivent s’engager. Certains parlent de panser les plaies. Non, il y a des mesures d’urgence, c’est vrai. Mais, si on a la même vision, la même perception, on peut construire. Il faut envisager un maillage d’instituts de formation en fonction des potentialités de chaque zone. Il faut de nouvelles communes, pas créées seulement, mais vécues autrement, où les citoyens s’impliquent à la base. L’État–stratège, en anticipant, en assurant la sécurité, permettra à cette vitalité à la base d’être le socle du Mali. Il n y a pas d’avenir si les gens ne peuvent pas se soigner ici, étudier ici et travailler ici et n’aller à l’extérieur que quand ils le désirent.

Les Maliens peuvent le faire, mais ce ne sera pas du jour au lendemain, ce ne sera pas sans effort, mais ce sera sans violence et sans sang.