Mohamed Abdellahi El Khalil, spécialiste des questions d’insécurité sociale et sécuritaire au Sahel répond aux 3 questions de la rédaction sur la pandémie de covid-19.

La pandémie de coronavirus impacte-t-elle les actions sécuritaires des FAMa ?

D’une part, il faut comprendre que cette pandémie impacte tout, quel qu’en soit le degré ou le niveau de faisabilité des choses. Mais elle ne peut pas aussi empêcher l’armée d’avoir de bons résultats ces temps-ci. D’autre part, également, je pense que ce contexte pourrait bien aider les FAMa dans leurs actions. Au sein de la population, dans certaines zones, il y a des personnes qui donnent des renseignements aux groupes terroristes. Vu qu’aujourd’hui leurs déplacements sont limités, cela peut ouvrir un peu le terrain à l’armée malienne pour influer sur l’activité des djihadistes.

Comment les FAMa peuvent-elles s’adapter pour continuer la guerre ?

Ce qui serait un danger, c’est que l’armée diminue son élan dans ce contexte. C’est plutôt le moment d’accélérer, d’aller plus vite à la contre-offensive, comme je l’ai toujours dit. Aujourd’hui, il faut doubler le moteur de cette contre-offensive, tout en se basant essentiellement sur les renseignements émanant des populations.

Doit-on craindre un regain des attaques ?

Si la pandémie ne s’arrête pas à Bamako et si les cas confirmés de la maladie continuent de accroître à l’intérieur du pays, comme à Mopti, augmentant ainsi le nombre de personnes infectés dans les régions du centre et du nord, cela pourrait effectivement être mis à profit par les djihadistes pour planifier des attaques çà et là dans la foulée.