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Mohamed Salia Touré:  » Le Conseil National de la Jeunesse doit redonner de l’espoir aux jeunes du Mali ! »

A 28 ans, Mohamed Salia Touré, le président de la COJEM - la coalition nationale des jeunes pour le Mali,…

A 28 ans, Mohamed Salia Touré, le président de la COJEM – la coalition nationale des jeunes pour le Mali, a la tête sur les épaules et beaucoup d’ambitions à  l’égard de cette jeunesse malienne pour laquelle il milite depuis tout petit. Membre du conseil communal de Sikasso, o๠il est basé, il œuvre également comme consultant indépendant à  la Coopération suisse au Mali. Des fonctions qui lui ont permis d’appréhender la réalité des jeunes du Mali, et d’être constamment sur le terrain. C’’est d’ailleurs lors de la 5è édition du Festival sur le Niger de Ségou, qu’il pose des cadres de réflexion avec les jeunes, grâce la COJEM, cette association apolitique, à  but non lucratif créée en Mars 2008 et qui compte aujourd’hui 14 organisations locales, déclare t-il. D’abord axée sur Ségou, Sikasso et Bamako, l’association bénéficie désormais d’une implantation nationale et forme ses membres à  la vie politique et sociale… Parcours du militant Après l’obtention de son bac en 2001 , Mohamed Salia Touré obtient une licence d’histoire, puis s’envole à  Strasbourg en France, poursuivre des études de Sciences-Politiques pendant 3 ans. Retour au pays natal en 2007 pour apporter sa pierre à  l’édifice : « Beaucoup de jeunes qui partent à  l’étranger ne reviennent plus, mais moi J’ai toujours voulu servir mon pays ». On le croit volontiers, l’extérieur nourrissant les ambitions patriotiques, Mohamed Salia est aussi un jeune très cultivé, féru de littérature. Plus jeune, il animait au lycée Le Club des Amis d’Hampâté Bâ. l’on comprend qu’il ait choisi l’histoire comme première discipline universitaire : , déclarait-il lors d’une conférence tenue à  Bamako. Orateur, Mohamed Touré a déjà  toutes les qualités d’un politique, mais toujours en formation,chose capitale pour la jeunesse de demain . Une jeunesse en perte de repères , affirme sans ambages le jeune militant; Oui cette jeunesse a tout bonnement perdu espoir en l’avenir. D’o๠la tache ardue que s’est confié Mohamed Touré à  travers la COJEM d’abord, puis grâce au CNJ, le conseil National de la jeunesse. Comment donc? « Il faut faire place à  la formation, le chômage des jeunes n’est pas une fatalité, affirme Touré, le CNJ a des liens avec l’APEJ, la FAFPA, et les jeunes doivent faire la démarche d’aller voir comment les choses fonctionnent par eux-mêmes ». Bref une jeunesse qu’il faut pousser à  croire en elle-même, A t-on envie de dire face à  ce jeune, dont les yeux brillent à  l’évocation de ces rêves. Réformer le CNJ La COJEM est une bonne école pour Salia Touré, mais elle ne suffit pas pour changer les choses, décider, influencer, d’o๠son adhésion en au CNJ, le conseil National de la Jeunesse, aujourd’hui dirigé par Siriman Traoré et dont le mandat expire en Aout. Il faut être âgé de 18 à  35 ans pour présider cette instance nationale et Touré a lui été mandaté par la COJEM pour y adhérer. s’en contentera t-il ? « Je suis aujourd’hui membre d’un conseil local demain sans doute serais-je mandaté au niveau régional, puis national etc… » la suite, on la devine… Au niveau du CNJ, une instance qui sert d’interface entre le Ministère de la jeunesse et les jeunes, Salia Touré espère apporter un changement à  une organisation qu’il estime en manque de réformes.  » Le CNJ a des moyens, mais pas de structuration ». Changement en profondeur  » Si je suis élu, membre du nouveau Conseil National de la Jeunesse, -à  défaut d’en être le président ndlr- je proposerai lors des 100 premiers jours, un plan d’action de formation pour les jeunes (plan qui inclut la conduite de réunions, l’art oratoire, les techniques de modération, le leadership en résumé », promet Touré qui est aussi membre de la Jeune Chambre Internationale « Vous savez à  peine 5% des membres du bureau communal de Sikasso sait conduire une réunion ». Le Conseil National des Jeunes gagnerait à  organiser ces sessions de formation pour donner une vision d’ensemble aux jeunes, y compris ceux de la COJEM. Politique toujours Marié mais sans enfants pour le moment, Mohamed Touré a-t-il toutes les chances d’être élu à  la tête du CNJ, avec un mandat de 3 ans, et un bureau de 23 membres élu par des délégués régionaux et du district de Bamako. Il va sans dire que l’élection sera rude, avec huit autres candidats en lice et des grosses formations politiques comme l’ADEMA ou d’autres, qui chercheront à  instrumentaliser tel ou tel candidat. Indépendant, Mohamed Salia Touré, veut se démarquer de tout parti politique et changer les choses. On le sent confiant et motivé : « Vous savez les jeunes sont responsables et ils ont compris le jeu politique, ce ne sont plus des éléments qu’on peut manipuler à  tout va ». Et l’argent dans tout ça ? « Et bien, on doit avant tout se ressaisir et mettre à  la tête du CNJ, un jeune qui sache comprendre les autres jeunes, parler avec les jeunes et non sans eux, amener les pouvoirs à  porter le regard sur ces jeunes et leurs préoccupations, voilà  le défi face à  la situation confuse de notre pays.. ». La tâche est noble mais pas aisée, pour le jeune militant déjà  sur la route de Kayes. Prochaine étape, Bamako et qui sait, le fauteuil de président du CNJ… Jusque là , Mohamed Salia Touré réalise un parcours sans faute.