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« Moi, j’irai le soir… »

En lisant un article hier, je me suis sentie dépourvue. Alors que leurs camarades de Bamako sont à  la maison…

En lisant un article hier, je me suis sentie dépourvue. Alors que leurs camarades de Bamako sont à  la maison depuis une semaine, pour avoir manifesté après le décès de deux étudiants abattus par des hommes armés, les élèves des régions du nord Mali ont repris le chemin des classes. Comment cela se fait-il que dans cette situation, on puisse réorganiser les cours et que ce ne soit pas possible à  Bamako? J’ai vite été située. En fait de reprise de cours, C’’est une espèce de mise sous coupe qui est organisée. Les nouveaux maà®tres, de Tombouctou particulièrement, mais qui sévissent aussi à  Gao, ont décidé de mettre l’école malienne à  la sauce charia. Résultat, plus de mixité, et disparitions de certaines matières comme la philosophie des programmes scolaires. Interdiction de réfléchir, faites ce que je dis et non ce que je fais ! Quand à  ce que je fais, C’’est au nom d’Allah, alors !!! Donc, moi, en tant que fille, si J’étais à  Tombouctou, J’irai à  l’école le soir ou le matin. C’’est selon parce que les garçons y vont le matin ou le soir et que je n’ai pas le droit d’être dans le même espace qu’eux, à  plus forte raison acquérir les mêmes connaissances… Voiles toi et tais-toi ! Ceci dit, je ne comprends pas non plus pourquoi les écoles de Bamako restent fermées. Vu son état de déliquescence avancée, le système éducatif malien n’a pas besoin de cette perte de temps alors que les enfants sont déjà  traumatisés par la situation actuelle du pays. Ce qui m’effare, C’’est que depuis tout ce temps, de Bamako, je ne vois rien venir. Les politiciens, les militaires, la société civile, tout le monde discute, se dispute. On finit même par se tirer dessus. Pendant ce temps, on me dit qu’il n’y a pas de quoi venir se battre pour moi. Peut-être que je n’en vaux pas la peine. Je me sens, je suis malienne pourtant, moi aussi. Qui que vous soyez, si vous avez quoique ce soit à  faire pour que le pays avance, pour que nos frères et sœurs sortent de leur misère matérielle et morale, agissez. N’attendez pas qu’il soit trop tard, n’attendez pas le soirÂ