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Mon pays va mal…

Jour après jour, nous apprenons à  travers les ondes qu'une partie de notre territoire est entre les mains du MNLA,…

Jour après jour, nous apprenons à  travers les ondes qu’une partie de notre territoire est entre les mains du MNLA, d’AQMI et que sais-je encore. Est-il encore temps de parler de paix, pendant que la Nation est ainsi bafouée ? Ces victoires rebelles sont devenues tellement quotidiennes. Pendant ce temps, sur la chaine du service public, on nous parle de repli tactique, abandonnant les pauvres populations à  leur sort : vandalisme, pillage, torture, meurtre, enlèvement, vol, déplacés, bref tout ce qui est interdit par la République. Quelques rebelles défient l’Etat qui a tardé à  réagir et qui commence à  montrer ces limites dans la gestion de cette crise. Tous les jours sur les ondes, il parle de paix et tous les jours des soldats tombent au front. Est-ce sur les ondes que ça se joue ? Un Etat souverain doit-il discuter avec un groupe de rebelles sans les avoir auparavant désarmés ? Celui à  qui les messages de paix sont adressés est en position de force, va-t-il les entendre ? Je n’ai pas la réponse à  toutes ces questions. Une chose est sure pour moi, nous sommes le maillon faible de la chaine. Le diatiguiya dont on parlait haut et fort pour accueillir avec armes et bagages la troupe étrangère vient de nous couter la prunelle des yeux. Il y a quelques mois quand la toile wikileaks traitait notre armée d’une bande d’amateurs sous-équipée et mal entrainée, J’avais du mal à  le comprendre mais maintenant je leur retourne leur vérité. A la cérémonie du cinquantenaire nous avions pourtant vu notre armée défiler avec un tas de matériels de guerre avec démonstration à  l’appui et maintenant, elle fuit les rebelles en parlant de repli tactique? A-t-on besoin d’aller à  l’école de guerre pour savoir qu’en se repliant de Tessalit les rebelles pourront facilement se ravitailler en armements et provisions à  travers la seule piste d’atterrissage de la région ? Les pays voisins nous observent et ils se rendent compte que le pays démocratique dont on a tant parlé a aussi ses problèmes et incapable de protéger ses propres citoyens face aux agresseurs. O๠sont passées la trentaine de Généraux et la centaine de Colonels Maliens qui au lieu d’élaborer des stratégies militaires pour défendre le pays, préfèrent convoiter les postes réservés aux civils. Après Aguelhok, Léré, Nianfunké, Ménaka, Hombori, Amderamboukane, Ténenkou, aujourd’hui Tessalit, demain ailleurs…les populations continuent de faire les frais des bandits armés et chaque localité compte ses victimes. Pendant ce temps à  Bamako et dans les capitales régionales, des collectes de fonds s’organisent pour soutenir notre armée nationale, en espérant que ces fonds ne finissent pas dans les poches de certains privilégiés laissant nos amis, cousins et frères entre la puissance de feu des bandits. Alors cela veut-il dire que mon pauvre Mali n’a pas de fond de souveraineté nationale pour faire face aux menaces extérieures (guerre, réfugiés, pandémies, inondation,…). Une chose est sûre, je n’aimerai pas être militaire au front surtout si je ne suis pas parent proche de Généraux ou de Colonels. Car se sont les fils de pauvres qui partent au front. Sans démagogie, C’’est le bon moment pour recruter au sein de l’armée, ceux qui s’engageront seront des bons soldats car malgré la guerre, ils ont osé soutenir le pays. Nous constatons avec regret que nous avons de l’effectif au sein de l’armée mais pas des combattants. Croyez moi, J’aime le Mali, je soutiendrai toujours mon armée, mais ce qui me dérange C’’est la façon dont elle gère cette crise qui a trop perduré sans qu’elle n’obtienne le dernier mot. Personnellement je ne pensais pas que les rebelles tiendraient plus d’un mois de combat.Toutes les analyses et pronostiques sont faussées.Connaissant les moyens rudimentaires de notre armée, ce ne sera pas évident pour elle de tenir face aux rebelles. Soutenons la pour que revienne cette paix tant désirée.