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Mondial / Brésil 2-1 Corée du Nord, service minimum

Il fallut une passe en profondeur d'Elano et surtout la précision de Maicon, qui trompait le gardien dans un angle…

Il fallut une passe en profondeur d’Elano et surtout la précision de Maicon, qui trompait le gardien dans un angle extrêmement fermé depuis son aile droite, pour concrétiser la domination du Brésil (55), jusqu’alors étonnamment stérile. La Corée du Nord accusa le coup et laissa Elano s’infiltrer côté droit, sur une belle ouverture de Robinho, pour doubler la mise (72). Ji Yun-nam, pris de vitesse par Elano, prenait néanmoins sa revanche dans les dernières minutes en marquant à  son tour (89). Avant son but, Maicon avait été le seul à  mettre en danger le gardien adverse, sur un tir puissant contraignant Ri Myong-guk à  une belle claquette (27). L’arrière droit de la Seleçao, au visage déformé par l’émotion, presque sanglotant, après son but, sauvait ensuite son équipe d’une humiliation en marche se résumant à  deux chiffres, ou plutôt deux fois le même: 0-0! Entre le N.1 et le N.105 du classement Fifa, entre le quintuple champion du monde et une sélection vivant son second Mondial, entre le pays du +futebol+ et la nation mystère… forcément, il y a quelque chose qui ne cadre pas. Ne pas cadrer, c’est ce que se sont justement évertué à  faire les Brésiliens, à  l’image des frappes d’Elano (7), Robinho (8, 53), Bastos (10, 34, 50), Felipe Melo (41). Et quand les frappes étaient cadrées, elles s’avéraient molles ou sans danger. Face à  un rideau de cinq voire neuf défenseurs, le recours aux frappes lointaines était certes une idée. Mais, de manière surprenante pour la sélection du +jogo bonito+ (beau jeu), c’était aussi quasiment la seule! Dépositaire du jeu au placement libre, Kaka a parcouru le terrain en long et en large à  la recherche d’une brèche dans le verrou rouge, sans jamais la trouver. Tout le désarroi du Ballon d’Or 2007 se lisait dans cette passe latérale, directement en touche (22)… Robinho, lui, a offert quelques gestes techniques de classe au public et apporté sa vivacité, parvenant à  déséquilibrer la défense adverse, comme sur cette passe pour Elano qui fit mouche. La domination brésilienne fut sans partage. Côté nord-coréen, des frappes sans danger pour Julio Cesar de Jong Tae-se (11), Cha Jong-hyok (17) et Ri Kwang-chon (32) étaient proposées. Quelques jolis mouvements à  noter, mais rien de tranchant. Il manquait de l’impact physique aux Nord-Coréens, et surtout le ballon, pour espérer rééditer l’exploit de leurs devanciers de 1966, qui avaient battu l’Italie (1-0) en phase de groupes. La devise du Brésil est « Ordem et progresso ». L’ordre, d’accord; du progrès, il en faudra contre la Côte d’Ivoire dimanche.