Santé




Moringa : un arbuste aux vertus multiples

Originaire de l’inde, le Moringa Oleifera est un arbuste qui s’adapte parfaitement au climat malien. Introduit dans le pays depuis…

Originaire de l’inde, le Moringa Oleifera est un arbuste qui s’adapte parfaitement au climat malien. Introduit dans le pays depuis longtemps, il est plutôt connu en cuisine où ses feuilles sont utilisées pour la préparation d’une sauce accompagnant le couscous, d’où son nom « Bassi Yirinin ».

Pour Amadou Niane, pépiniériste amoureux des plantes qui a découvert certaines vertus de cette plante lors d’une formation en Tanzanie, le Moringa est un arbuste tout bénéfice de bout en bout qui gagnerait à être mieux connu.

Pour cet économiste de formation, amoureux des plantes, son histoire d’amour avec le Moringa date d’il y a 7 ans. « Je l’ai rencontré il y a 7 ans en Tanzanie, et depuis j’en suis tombé amoureux. Et j’ai commencé à faire la culture du Moringa. » Une plante assez peu connue ici selon Mr Niane et dont  « nous avons intérêt à ce qu’elle soit mieux connue en raison de ses vertus thérapeutiques  », souligne le pépiniériste. Utilisée par plusieurs personnes souffrant, d’hypertension ou de diabète, cette plante aide à équilibrer ces maladies. Que ce soit en infusion ou alors à mâcher de façon naturelle, Niane avoue avoir adopté cette plante qui lui fait beaucoup de biens. Elle aide aussi à lutter contre l’hypotension et les maux d’estomac.

Même s’il en a expérimenté quelques vertus, Niane tient à préciser qu’il est pépiniériste pas tradithérapeute. « Moi je produis des plants pour les vendre. Mon intérêt c’est de rester dans ce canevas. C’est à la demande des gens que je vends les feuilles de Moringa transformées que je ne produis pas. »

Des racines aux feuilles en passant par les fruits ou l’écorce toutes les parties de cette plante sont utiles. C’est en tout cas la conviction de l’ONG Kilabo qui travaille au Mali depuis 1987 avec le monde rural dans les domaines de l’agriculture et la sécurité alimentaire notamment.

Si elle n’est pas encore homologué par l’OMS en tant que médicament, la plante contient de nombreuses vitamines et nutriments essentiels à l’organisme. C’est dans ce cadre qu’en collaboration avec « Solidarité Internationale », une ONG canadienne et après plusieurs études menées dans plusieurs laboratoires au Mali et au Canada que kilabo a mis en œuvre un programme d’aide aux enfants malnutris dans la commune de Sanankoroba à 40 Km de Bamako. « Nous avons fait des tests avec des enfants souffrant de malnutrition. En trois mois, les enfants ont récupéré », déclare Oumar Sanogo, gestionnaire à l’ONG Kilabo. Des résultats qui ont conforté l’ONG et l’ont amené à établir une collaboration avec des structures comme l’ANSSA ( l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire des Aliments) et d’autres partenaires afin d’établir leur champ d’action et mettre en place notamment une unité de transformation.

L’ONG qui travaille avec l’ANSSA, veut aboutir à la certification de ses produits.

En plus de ses vertus thérapeutiques, les tiges du Moringa servent à fabriquer du savon. La plante est aussi un engrais organique qui permet d’avoir un rendement supplémentaire de 30%. Il agit aussi comme insecticide et permet de protéger la plante.

Cette plante venue d’Inde s’adapte aussi très bien aux conditions climatiques du Mali.

« Elle vient d’une zone aride et n’a pas besoin de beaucoup d’eau. Elle ne résiste pas à deux choses : l’absence de soleil et aux dents des animaux qui la mangent », précise Mr Niane.  Elle prend peu d’espace et peut être contenue dans un pot. Tant que ses racines sont en contact avec le sol, elle ne meurt pas », ajoute-t-il . En Casamance on l’appelle d’ailleurs « Never Die » (Ne meurt jamais).

Mais ceux qui l’utilisent même pour ses vertus thérapeutiques achètent plutôt les produits transformés.

« Parce qu’en ville, à cause de plusieurs contraintes, les gens n’achètent pas les plants », explique le pépinièriste.

Pour les spécialistes de la pharmacopée traditionnelle au Mali, en l’absence d’étude sur les vertus thérapeutiques de la plante, il faut se fier à ses qualités alimentaires déjà utilisées par les populations. Mais des études sont en cours, notamment une thèse de doctorat pour connaître davantage les composantes de la plante et ses effets sur telle ou telle maladie.