Motion de censure rejetée, l’opposition désavouée

La motion de censure n'a recueilli que 24 voix pour et 91 contre. Or pour renverser le gouvernement, il fallait…

La motion de censure n’a recueilli que 24 voix pour et 91 contre. Or pour renverser le gouvernement, il fallait réunir 98 voix. Par ce rejet, l’assemblée nationale renouvelle sa confiance à  l’équipe gouvernementale dirigée par Moussa Mara. Pendant 8 heures d’horloge, l’opposition et la majorité se sont affrontés à  boulets rouges. Si les députés de la majorité ont jugé cette motion inopportune et déstabilisatrice, les députés de l’opposition ont pris le peuple à  témoin pour dénoncer la « gestion calamiteuse » du Mali sous le gouvernement Mara. Les arguments n’ont manqué ni du coté de la majorité ni du côté de l’opposition. Nombreux sont les députés de la majorité à  accuser l’opposition de tirer à  terre en demandant la démission du premier ministre Mara dans le contexte post-crise que vit le Mali. Certains se sont même attaqués au chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaila Cissé, qu’ils accusent de vouloir faire échouer le président de la république et son premier ministre : « Si IBK parvient a réussir son mandat, cela veut dire la fin politique de certains, raison pour laquelle on cherche à  le déstabiliser », a déclaré Moussa Diarra du RPM. Même son de cloche du coté de l’Alliance pour le Mali. L’honorable Zoumana NTji a lui jugé la motion sans fondements ni preuves à  l’appui : « je ne voterai pas cette motion de censure qui n’a d’autre objectif que de briser l’élan du gouvernement dans la recherche de solutions à  la sortie de crise. Cette motion de censure n’a même pas de fondement juridique ». Du coté de l’opposition les arguments n’ont pas fait défaut. Le député Alkaid Touré est revenu sur l’achat de l’avion présidentiel, qui a tant fait polémique, en indexant une dépense extrabudgétaire Le député Mamadou Hawa Gassama de l’opposition a enfoncé le clou en demandant au Premier ministre de présenter ses excuses au peuple malien pour avoir humilié le Mali après sa visite mouvementée à  Kidal le 17 Mai. En réponse le premier Moussa Mara a fermement déclaré qu’il ne démissionnerait pas. Pour le chef de l’exécutif, l’ancien avion d’ATT ne présente aucun document juridique qui atteste qu’il appartient au Mali. Moussa Mara a aussi saisi cette occasion pour expliquer aux députés que la Minusma et la Force serval ont bel et bien été informés un mois à  l’avance de sa visite à  Kidal. D’autres points comme les fuites de sujet au DEF et au Bac ont été soulignés. Au terme des débats, la motion a donc été rejetés par l’ensemble des députés acquis à  la majorité, et une fois de plus, c’est l’opposition qui sort désavouée de cet exercice. Nous y reviendrons.