Moussa Alassane DIALLO, PDG de la BNDA : « On sort d’une situation économique très difficile »

Journaldumali.com : Quels sont les objectifs de cette troisième édition du salon des banques et établissements financiers? Moussa Alassane DIALLO  :…

Journaldumali.com : Quels sont les objectifs de cette troisième édition du salon des banques et établissements financiers? Moussa Alassane DIALLO  : l’organisation de cette troisième s’inscrit dans la mise en œuvre du programme d’activités de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers du Mali. Ce salon a trois principaux objectifs. Il s’agit d’abord de poursuivre la bancarisation de l’économie du Mali. Aujourd’hui le taux de bancarisation est à  11% et notre objectif est d’atteindre 20%. Et pour l’atteindre il faut vraiment de l’information, de la sensibilisation et de l’éducation financière à  l’endroit des populations. Ensuite, ce salon va permettre d’assurer la promotion, la vulgarisation des produits et services en commercialisation dans les banques. Je pense que C’’est important que cela puisse contribuer à  un meilleur accès des produits et services financiers. Enfin, cette journée a pour objectif d’assurer un dialogue direct entre les populations et les banques. Pendant deux jours, les banques et les établissements financiers vont répondre à  toutes les préoccupations, à  toutes les questions que les uns et les autres se posent par rapport à  l’exercice de la profession bancaire. Journaldumali.com : Quelle est la particularité de cette édition ? Cette édition intervient après une crise politico sécuritaire très profonde que le Mali a connue en 2012, une crise pour laquelle les banques ont payé un lourd tribut. Je vous rappelle que nous avions des banques qui étaient représentées dans les trois régions du nord notamment à  Gao, Tombouctou et Kidal, qui ont été vandalisées, après l’envahissement du nord par les groupes armés. Globalement on peut évaluer à  18 milliards de francs CFA, les pertes qui ont été causées aux banques dans ces trois régions. Les pertes se chiffrent ainsi : 4 milliards au titre des encaisses qui ont été volées, 12 milliards au titre des encours de crédit qui n’ont pas pu être recouvrés, 2 milliards au titre des dégâts matériels causés aux banques. Par ailleurs, le Mali sort d’une récession économique et le taux de croissance en 2012 était de -1, 5%. En plus, toute l’aide de la coopération financière bilatérale et multilatérale a été suspendue en 2012, ce qui a constitué un manque à  gagner énorme sur le budget de l’Etat et a pesé sur le fonctionnement de l’administration et des entreprises. Il faut aussi rappeler que l’Etat est le premier agent économique du Mali, donc si l’Etat est en difficulté, elle se répercute sur l’ensemble des autres agents économiques, autrement dit les ménages, les entreprises, les salariés. On sort vraiment d’une situation économique très difficile, et donc ce salon est marqué par cette crise et nous pensons que l’année 2013 constitue un nouveau départ pour le Mali. Journaldumali.com : Parlant de nouveau départ, est ce qu’il y a espoir pour que les choses s’améliorent? Je pense qu’il y a de l’espoir parce que aujourd’hui, tous les partenaires techniques et financiers à  savoir la Banque mondiale, le FMI, la Banque Africaine de Développement, l’Agence Française de Développement, la France, l’Allemagne, etc. ont repris leur coopération avec le Mali. Cette reprise va ainsi permettre à  notre pays de redémarrer sur le plan économique. Mais pour que les banques retrouvent la sérénité nécessaire à  leur activité, il faut d’abord assurer la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire, ce qui est entrain de se faire déjà . Je salue également la mise en place de la commission dialogue et réconciliation qui va permettre à  ce que nous sortions définitivement du conflit qui a constitué une déchirure sociale très profonde pour notre pays.