Moussa Mara : « Ce qui s’est passé à Kidal mercredi était inattendu ! »

Du ton guerrier qu'il a employé à  Kidal, à  la passivité de la Minusma qu'il a fustigé à  Gao, c'est…

Du ton guerrier qu’il a employé à  Kidal, à  la passivité de la Minusma qu’il a fustigé à  Gao, c’est un Moussa Mara, conscient des faiblesses du Mali, qui s’est adressé aux confrères qu’il voit d’abord comme des citoyens : « l’attaque de l’armée malienne d’hier était un dérapage, nous ne y attendions pas ». Autrement dit, les éléments qui ont attaqué mercredi matin à  Kidal, dans le but de reprendre le gouvernorat occupé par les rebelles du MNLA, l’ont fait sans autorisation politique, ni commandement. En clair, ils se sont jetés dans les griffes de l’ennemi. « l’attaque d’hier n’était pas préparée », répète t-il. Pour le PM, ces dernières évolutions ne doivent pas décourager les Maliens de rester soudés derrière leur armée : « Nous ne voulions en aucune manière jeter cette armée à  l’ennemi », ajoute t-il, sous entendant le niveau d’impréparation de cette armée, encore en reconstruction. Et d’ajouter que l’option de la négociation est la seule qui vaille. « Nous devons travailler avec la communauté internationale, la Minusma et Serval qui sont nos alliés », confesse t-il. Et de préciser qu’une partie de l’armée s’est repliée sur Gao et une autre, remonte vers le Nord avec les français, pour réoccuper ses positions à  Anéfis, Djebook et même Kidal, o๠précise t-il, le MNLA a déserté le camp 1 de l’armée. Pas de panique donc, Kidal seule nous échappe encore. Une manière sans doute de répondre à  ceux qui disent que C’’est le retour à  la case départ : « Si nous n’étions pas allés à  Kidal, toute la République me serait tombé dessus », se défend le PM. «On peut déplorer les pertes en vies humaines, les morts, mais le soutien de la communauté internationale à  notre pays est intact, à  son zénith, et nous devons sans tarder reprendre les discussions avec les groupes armés.» Lesquels ? Du reste, ces discussions prévoient toujours le cantonnement des rebelles, leur désarmement, sous l’égide des partenaires du Mali. Partenaires avec lesquels, il faut évidemment composer. « Nous sommes en train de faire des réunions interminables et même revoir le mandat de la Minusma d’ici Juin, afin qu’il soit corrigé et aille dans le sens de nos intérêts ». Ceux du Mali ? Ou de la communauté internationale ? Les propos du Premier ministre Mara en définitive réaffirment que le Mali n’est pas seul dans cette affaire et doit composer avec ceux qui l’ont aidé à  se débarrasser en janvier dernier du joug des islamistes. Reconnaissons-le, nous n’avons pas encore la force de frappe nécessaire pour nous défaire de l’ombre maléfique des bandits et narcotrafiquants, qui pullulent dans le Sahel, mais aussi des volontés cachées de nos alliés stratégiques. Et si le Mali se cherchait d’autres alliés ?