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Moussa Mara nous raconte son voyage à Mopti

1. L'objet principal de notre déplacement était la 17e convention nationale de la jeune chambre internationale du Mali qui nous…

1. L’objet principal de notre déplacement était la 17e convention nationale de la jeune chambre internationale du Mali qui nous a invité à  animer une conférence sur la jeunesse face aux crises de notre pays afin de dégager quelle vision peut guider les jeunes du Mali pour que demain et après demain notre pays ne connaisse plus des situations parelles; le Ministre Abdoulaye SALL de CRI 2002 était le modérateur de cette conférence à  laquelle ont participé de nombreux cadres de Bamako et de la région, des sénateurs de la JCI, des élus ainsi qu’une centraine de membres de la jeune chambre internationale du Mali venu de la quarantaine d’OLM que cette organisation contient; le debats furent très animés et à  l’issue des travaux les jeunes ont retenu quelques axes d’intervention stratégique autour desquelles ils vont agir pour atteindre leurs objectifs (sensibiliser les jeunes et accroà®ttre la citoyenneté, approfondir les capacités d’indignation des jeunes et d’accompagnement des attitudes positives, soutenir le leadership jeune, mieux participer aux débats publics…) 2. Dans l’après midi et la soirée j’ai eu l’honneur d’être reçu au PC du commandement du theatre des opérations de l’armée au Nord, sous la direction du colonel major Didier DACKO, pour des echanges très approfondis et très fructueux autour des questions de préparation de nos forces armées et de sécurité, du passé et des causes profondes et précises de la défaite des mois de février à  avril mais aussi des perspectives, options et cas de figure offerts aux autorités militaires dans l’environnement actuel et des solutions. Les Militaires, dont une grande proportion de jeunes officiers supérieurs (commandants, lieutenants colonels, colonels) avec lesquels j’ai eu l’occasion de discuter m’ont donné des élements pertinents permettant de comprendre davantage la realité au sein de la grande muette malienne qui intrigue beaucoup ces derniers temps. Je peux vous assurer que ce que j’ai vu et entendu me renforce davantage dans l’idée que cette armée peut rapidement redevenir la force crainte dans la sous région et qu’elle est disposée à  jouer sa partition dans ce qui est envisagé comme schéma opérationnel de récupération des territoires perdus dans les semaines à  venir. L’armée malienne est encore soutenue et animée par des hommes de valeurs, souvent dans la fleur de l’âge et qui sont plus déterminés qu’on ne puisse l’imaginer. Comme ce jeune lieutenant colonel de 37 ans, qui dirigeait l’échelon tactique interarme (ETIA) de Tessalit et qui, après la chute du camp, s’est trouvé seul dans le desert, marchant plus de 200 km entre Tessalit et Anéfis pendant quatre jours et quatre nuits, se déplaçant uniquement de nuit en se faisant guider par les étoiles et buvant ses urines pour survivre et qui, une fois arrivé à  bon port et après la chute des grandes villes, se retrouve à  Sévaré, determiné à  remonter et à  aller récupérer les territoires perdus et cet honneur d’officier qui est désormais le fondement de sa vie. L’avenir nous dira tous si ce qui vient d’être écrit s’avère fondé, mais je vous assure que je ne doute pas une seconde de cela! 3. J’ai eu la chance d’être également reçu par Monseigneur Georges FONGHORO, l’evêque de Mopti dont le diocèse (le plus vaste du pays) contient tout le nord du pays, pour des discussions autour de l’organisation de l’église catholique, du dialogue inter religieux, des moyens de renforcement des religions pour mieux lutter contre l’intégrisme religieux: les échanges profonds avec ce prêtre de très haut niveau intellectuel m’ont beaucoup enrichi tant Mgr FONGHORO (dont certains cousins sont imams et donc musulmans) semble ouvert, disponible, curieux et receptif; j’ai l’habitude de dire que la laicité de l’Etat malien est alimentée par la laicité de la société malienne et que cette dernière qui n’est pas ménacée à  court terme, sera d’autant plus protégée si l’Etat avait l’intelligence necessaire de travailler avec les religions et les faire jouer pleinement leur rôle de constructeur de l’individu et de pacificateur de la société; Moi le musulman pratiquant dont le père est chrétien et dont la maman est musulmane, avons trouvé plus que des similitudes dans nos idées et nos parcours! 4. L’ORTM de Mopti m’a invité hier pour animer l’emission « Une heure pour en parler » qui aborde les questions d’actualité afin d’échanger autour des crises qui secouent le Mali aujourd’hui; cette émission reprise en synchronisation par trois autres radios de la ville sera diffusée demain dimanche en mi journée et plusieurs autres fois dans les jours à  venir; d’autres radios ont recupéré les enregistrements pour les diffuser sur leurs ondes; les journalistes de Mopti ne sont pas différents de ceux de Kayes ou d’ailleurs et nos compatriotes de Mopti de même, ils ressentent seulement un peu plus la pression de la zone de démarcation qu’ailleurs, et partout les maliens aspirent à  la paix, à  l’unité, à  la laicité mais également à  une sortie de crise sérieuse qui ne nous ramènera pas dans le passé! Cette visite, comme les précédentes, m’a autant apporté que j’ai pu donner