Moustiquaires imprégnées : une arme efficace contre le paludisme

La moustiquaire imprégnée d'insecticide (MII) est l'arme la plus efficace au niveau individuel pour lutter contre le paludisme. Selon l'OMS,…

La moustiquaire imprégnée d’insecticide (MII) est l’arme la plus efficace au niveau individuel pour lutter contre le paludisme. Selon l’OMS, un taux de couverture en moustiquaires imprégnées supérieur à  80% permet de réduire la mortalité infanto-juvénile de 25% environ. Voila ce qui a compris le programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) de miser beaucoup sur la distribution gratuite des moustiquaires imprégnées. Au Mali, le paludisme représente 37,35% des consultations et son impact est effroyable, malgré les progrès réalisés. Ainsi, en 2005, notre pays a enregistré 962 706 cas, entraà®nant 1 285 décès, soit un taux de mortalité de 1,34 pour mille, alors qu’en 2008, sur 1 326 639 cas dépistés, grâce à  l’amélioration et à  un meilleur accès aux techniques de diagnostic de laboratoire, ce sont 1 320 décès qui ont eu lieu, soit un taux de 1,01 pour mille. Mettre à  l’abri deux groupes vulnérables La gratuité des moustiquaires imprégnées au Mali pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans est la règle. Elle découle de la volonté politique du Gouvernement de mettre à  l’abri ces deux groupes vulnérables chez lesquels le paludisme est la première cause de morbidité et de mortalité. Les spécialistes de la maladie estiment que les femmes enceintes courent quatre fois plus de risque de souffrir de complications du paludisme que celles qui ne sont pas enceintes. Par ailleurs, selon le rapport du Système local d’information sanitaire (SLIS) 2005 du ministère de la Santé, le paludisme représente au Mali 50% des motifs de consultations pour les 15 ans et plus. Les résultats de l’Enquête démographique et de santé au Mali (EDSM-IV) ont été restitués à  Bamako le jeudi 10 avril 2008. Elle indique que le profil épidémiologique du pays, par rapport au paludisme, « se caractérise par une endémicité stable marquée par une recrudescence saisonnière pendant et après la saison des pluies, C’’est-à -dire de juin à  décembre, avec une létalité relativement élevée, notamment chez les enfants ». Distribution gratuite de moustiquaires imprégnées La stratégie de distribution gratuite des moustiquaires imprégnées au sein des structures publiques de santé du niveau périphérique a été initiée, parmi d’autres solutions, par le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) pour faire reculer le paludisme au Mali. Ces stratégies qui ont permis à  notre pays d’avancer dans la lutte contre le paludisme sont principalement l’accès gratuit au traitement pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans, la distribution ciblée de moustiquaires imprégnées d’insecticides, la pulvérisation intra-domiciliaire de produits insecticides et la lutte anti-vectorielle dans certaines régions, pour contrer la prolifération des anophèles. 81, 7 % des ménages ont au moins une moustiquaires à  domicile Ainsi, en 2009, ce sont 1 386 500 moustiquaires imprégnées qui ont été distribuées, et 1 002 967 traitements à  base d’artémisine, ce qui fait qu’aujourd’hui 81,7% des ménages ont au moins 1 moustiquaire imprégnée à  domicile, ce qui permet à  78,5% des femmes en grossesse et à  74% des enfants de moins de cinq ans de dormir dessous. C’’est ainsi que le Dr Klénon Traoré, Directeur du programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) lors de la traditionnelle conférence de presse en prélude à  la célébration de la journée mondiale contre le paludisme a affirmé que le nouveau défi à  relever pour faire heureusement aboutir la lutte est d’augmenter les prises en charge des cas au niveau des communautés, par la formation à  la dispensation des combinaison thérapeutique à  base d’artémisine (CTA) de relais communautaires non médicaux, une meilleure couverture du territoire en terme de traitement préventif des femmes enceintes et en terme de diagnostic, par la dissémination des tests rapide et, surtout, la couverture des besoins en moustiquaires afin que, dorénavant, il y ait une moustiquaire imprégnée pour deux personnes dans chaque ménage. « Malheureusement, tout cela a un coût que le Mali, malgré l’appui de ses partenaires, n’arrive pas à  mobiliser » regrette t–il. Les pertes économiques dues au paludisme Le paludisme entraà®ne des pertes économiques importantes et peut faire baisser le produit intérieur brut (PIB) de près de 1,3% dans les pays à  forte transmission. Sur le long terme, les pertes annuelles cumulées ont abouti à  des différences substantielles de PIB entre les pays avec et sans paludisme, notamment en Afrique. Les coûts sanitaires du paludisme englobent à  la fois les dépenses individuelles et les dépenses publiques pour la prévention et le traitement. Dans certains pays fortement touchés, le paludisme représente jusqu’à  40% des dépenses de santé publique; de 30 à  50% des hospitalisations; jusqu’à  60% des consultations externes. Le paludisme touche de façon disproportionnée les populations pauvres qui n’ont pas les moyens de se traiter ou qui n’ont qu’un accès limité aux soins de santé, et il piège les familles et les communautés dans une véritable spirale de la pauvreté. Ensemble boutons le paludisme hors de notre frontière par un changement de comportement à  travers la salubrité aussi pour éviter tout environnement favorable à  la multiplication des moustiques.