Moutons cherchent désespérément clients…

Crise oblige, le mouton aura un goût amer dans les foyers cette année. Voire n'aura pas de goût du tout.…

Crise oblige, le mouton aura un goût amer dans les foyers cette année. Voire n’aura pas de goût du tout. Car à  moins de deux semaines de la fête de Tabaski, les moutons continuent de paà®tre tranquillement au bord des routes sans que leur nombre ne semble diminuer. L’affluence est loin d’être grande dans les parcs à  bêtes et les vendeurs sont inquiets. Il est environ 10h00 au parc du quartier « Sans fil » en commune II, au bord de la route de Koulikoro.  » Comme d’habitude à  la veille de la fête, une atmosphère d’effervescence règne au parc. Mais C’’est la morosité totale! ». Abdoulaye Ouleguem martèle que les clients se font rares chez eux. A coté de lui, d’autres vendeurs assis sur leur stand prennent le thé en attendant les clients qui viennent au compte-goutte. Sibiri Koité repart avec un mouton de 40 000 FCFA.  » l’essentiel est de faire un sacrifice le jour de la fête ! », lance t-il. Adjara Maiga témoigne : Les moutons viennent de partout du Mali à  l’exception des trois régions du Mali occupées par les groupes armés. Ces moutons sont livrés à  des prix dérisoires selon les vendeurs.  » Les années précédentes, nos meilleurs clients étaient les fonctionnaires et les hauts cadres. Ils prenaient des moutons à  100 000 ou 150 000 FCFA. Mais cette année, ils tardent à  venir », témoigne Amadou Sow, vendeur. Les clients sont plus nombreux au parc de Faladié. Hamidou Diarra vient de négocier une bête à  75 000 FCFA. « On dépense moins cette année avec la crise ». Au fond du parc un homme vêtu d’un large bazin bleu pointe du doigt un impressionnant bélier dont la valeur avoisine les 150 000 FCFA. « Je suis commerçant au grand marché. Nous connaissons aussi des problèmes mais cela ne doit pas influer sur la fête à  mon avis. Cela fait dix ans que j’achète des gros moutons. C’est une tradition que je respecte. »