Culture




Mylmo : de la parole à la plume

Sept ans après ses deux premiers albums solo, le rappeur Mylmo N. Sahel annonce un double événement pour le 10…

Sept ans après ses deux premiers albums solo, le rappeur Mylmo N. Sahel annonce un double événement pour le 10 juillet 2021 : les sorties officielles de son troisième album et de son premier livre, un recueil de poèmes. À cette occasion, Journal du Mali l’a rencontré.

Dans sa maison au fin fond du quartier de Sokorodji, c’est un homme modeste qui nous accueille. Les yeux un peu rouges, chemise ouverte, pieds nus, Mylmo a l’air pâle. Père de famille, homme d’affaires, rappeur, auteur de livres… trop de responsabilités ? « Le jonglage entre la famille, le studio et la maison d’édition n’est pas facile, certes, mais cela n’affecte en rien mon engagement et ma détermination dans mes projets. Quand on aime son travail, on arrive à gérer tout à la fois», assure le trentenaire.

Son amour pour l’écriture, il l’a forgé depuis le lycée. En 2006, alors que Mahamadou Soumbounou à l’état-civil, n’avait que 19 ans, il écrivait déjà des poèmes pour le plaisir. « Au lycée, je faisais la série Lettres, ce qui m’a permis d’avoir une base en littérature. La musique étant indissociable de l’écriture, ne serait-ce que pour écrire ses textes, je n’ai jamais cessé d’écrire. La publication de ce livre est donc un rêve qui se réalise. J’y aborde des sujets sur ma vie et sur la société », explique-t-il.

Trois fois meilleur parolier des Mali Hip Hop Awards, deux fois meilleur rappeur de l’année, auteur de deux albums et de nombreux singles, l’originaire de Nioro du Sahel annonce, outre son livre « Les Mélodies malades », la sortie d’un nouvel album « Éternelle Safa ». Son troisième dans les bacs sept ans après ses disques « Wilibali » (2011) et « Le retour de Bandjougou » (2014).

Une compilation de 17 titres qui change des anciennes, à l’en croire. « Dans mes deux précédents albums, je prodiguais des conseils aux Maliens et dénonçais les tares de la société et des politiques. À présent, je sais que le Malien comprend bien plus que je ne le pensais. C’est la volonté et la motivation d’agir pour le bien-être du pays qui lui manque.

C’est pourquoi j’ai décidé d’axer les chansons de ce nouveau disque pour pallier cela. Vu que les politiciens et même les religieux ont échoué, il est de mon devoir d’artiste engagé d’essayer d’unir les Maliens autour d’un idéal, pour aboutir vraiment à « Un Peuple, un But, une Foi », dit-il, l’air déterminé, comme chargé d’une mission.

Aly Asmane Ascofaré

Cet article a été publié dans Journal du Mali l’Hebdo n°325 du 1er au 07 juillet 2021