PersonnalitésParcours, Personnalités




N’Doula Thiam, entre politique et religion

Natif de Bamako, N'Doula Thiam est âgé de 49 ans. Il a été élu en 2013, au nom du mouvement…

Natif de Bamako, N’Doula Thiam est âgé de 49 ans. Il a été élu en 2013, au nom du mouvement associatif religieux Sabati, aux côtés de Madou Diarra, qui représente le Rassemblement pour le Mali (RPM), face à  la liste du parti ADEMA. Bien qu’il s’agisse de son premier mandat, son entrée en politique a débuté en 2012 après la prise de Tessalit, une localité stratégique du nord du Mali, par la rébellion à  dominante touarègue alliée aux islamistes. Avec ses collègues, Thiam décida alors de lancer son mouvement, pour dénoncer l’inertie de l’à‰tat. « C’’est pour dire non aux islamistes de tous bords que nous avons lancé Sabati 2012. Il s’agissait surtout de galvaniser la fibre nationaliste des Maliens pour sauver le bateau en dérive après le coup d‘à‰tat du 22 mars 2012 », raconte-t-il. Issu d’une grande famille maraboutique, N’Doula Thiam est le jeune frère du célèbre éditorialiste du quotidien le Républicain, Adam Thiam, et de Thierno Hamed Thiam, ex-vedette de la télévision malienne, disparu aujourd’hui. Si ses frères ont opté pour le journalisme, lui se veut plus pratique. Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences au lycée Askia Mohamed de Bamako en 1988, il sort diplômé de l’à‰cole nationale d’ingénieurs (ENI) en électromécanique en 1995, puis décroche un Master en business administration (MBA) en gestion d’entreprise à  Technolab Ista. Ndoula Thiam, travaillera entre autres à  Shell Mali, avant de créer sa propre société d’énergie et de production industrielles, SETI Mali. Piqué par le virus de la politique, il se présentera aux législatives de novembre 2013, encouragé par la vision d’Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK), élu à  la tête du Mali quelques mois plus tôt. « Notre élection n’a pas du tout été facile », concède-t-il, car outre l‘Adema, sa liste faisait face à  celle conduite par Assétou Sangaré du parti Yéléma, dont le président Moussa Mara, a été le maire de la Commune IV. En bon manager, le député a bâti sa popularité et son image sur des actions humanitaires et religieuses. à‰tudiant, il était membre de la Ligue Islamique des élèves et étudiants du Mali (LIEEMA). Aujourd’hui, il est également membre fondateur du Cercle de réflexion et de formation islamique (CERFIM), et milite aussi à  l’Union des jeunes musulmans du Mali (UJMA), présidée par Macky Ba. Pour cet élu, politique et religion ne sont pas contradictoires : « Le prophète Mohamed (PSL) était un représentant politique et religieux à  la fois ». Apprécié dans son quartier pour son sens de l’écoute, Thiam, qui est père de 5 enfants, n’oublie pas qu’en tant qu’élu, il est redevable à  sa base : « l’entraide est primordiale, même si on n’est pas en mesure de résoudre tous les problèmes ». Modibo Fofana