Nappy de Bamako : Plus qu’un phénomène de mode, un retour aux sources

Avoir un bel afro, C'’est le but de toutes celles qui ont décidé de revenir au naturel, en abandonnant les…

Avoir un bel afro, C’’est le but de toutes celles qui ont décidé de revenir au naturel, en abandonnant les défrisages, tissages et autres extensions qui les faisaient ressembler à  Beyoncé, la star du RnB, ou aux naà¯ades brésiliennes, dont elles mimaient la chevelure. Aujourd’hui, la tendance est plutôt à  l’imitation d’Angela Davis, Miriam Makeba, ou tout simplement de nos mères, qui avaient de beaux cheveux savamment entretenus, dans les années 60 ou 70. Pour y arriver, il faut réaliser le « big chop », explique Titi’s curl, sur sa chaà®ne YouTube. C’’est à  dire couper au ciseau toute la partie défrisée pour recommencer à  zéro. « Mieux, précise Gilette Leuwat, qui confectionne une gamme de produits traditionnels hérités du savoir de sa grand-mère, il faut tout raser pour retrouver ses cheveux de bébé ». Aussi simple que ça ! Si le mimétisme exagéré conduit au travestissement de soi, toutes n’ont pas le courage d’effectuer ce grand saut dans l’inconnu des cheveux crépus. Pour la simple raison qu’entretenir ses boucles frisées, demande du temps et de l’argent. « Celles qui pensent que le style nappy coûte moins cher se trompent », témoigne Lalla, fière de son afro coloré. Il faut en effet faire des soins, utiliser des huiles essentielles, faire des bains d’huile, des coiffures protectrices, etc. « Il n’y a pas meilleur que conserver ses propres cheveux », renchérit Madame Sidibé, tresseuse au marché de Dibidani. Fanta Koné, institutrice à  la retraite conseille ses petites filles sur l’importance de conserver les cheveux naturels : « De notre temps, nous n’utilisions pas les mèches, et nos cheveux étaient plus doux que ceux des Blancs. Grâce au beurre de karité que nous appliquions chaque soir, nous les entretenions bien et étions pris en exemple pour avoir lancé l’ère de l’afro au Mali ». Pour les adeptes modernes du style nappy, Internet est un bon moyen de communiquer. La bloggeuse Mamy Laure a lancé le concept « Mussoya » pour sensibiliser ses sœurs maliennes sur les techniques et mesures appropriées pour garder une chevelure saine et admirable. Les nappys bougent aussi en Europe, avec plus de 3 000 fans sur Facebook. D’ailleurs, le mouvement « les Nappys de France » (NDF) organise sa 4ème rencontre de l’année 2015, le 12 septembre à  Montrouge. Objectif : promouvoir les cheveux naturels comme un vrai retour aux valeurs.