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Négociations d’Alger : la valse des prétendants

L'Azawad n'est décidément plus la chasse-gardée des mouvements armés invités à  la table des négociations à  Alger début septembre. Après…

L’Azawad n’est décidément plus la chasse-gardée des mouvements armés invités à  la table des négociations à  Alger début septembre. Après le Gatia, une nouvelle mouvance a fait son apparition; A tord ou à  raison, ce dernier né des groupes qui revendiquent une appartenance à  l’Azawad, veut l’indépendance. Constitué de plusieurs membres de la communauté arabe, le MPSA « Mouvement populaire pour le salut de l’Azawad » (MPSA) compte tout mettre en œuvre pour une participation à  la seconde phase des pourparlers d’Alger prévue le 1er septembre prochain. On a envie de leur dire qu’ils s’y prennent un peu tard et on pourrait leur imputer la volonté de saborder des négociations auxquelles ils ne sont certainement priés; Puisque dans le communiqué rendu public, ils réclament l’indépendance des régions septentrionales du Mali et menacent de recourir aux armes au cas o๠ils n’obtiendraient pas gain de cause par rapport à  ces deux revendications. Ce mouvement dont le chef Boubacar Sadek Ould Taleb a claqué la porte du MAA pour querelle de leadership, se serait ainsi aligné sur les velléités indépendantistes du MNLA, pour mieux tirer son épingle du jeu, quitte à  paraà®tre ridicule. La question qui se pose est de savoir qui se cache derrière ces manœuvres de dernière minute. Qui tire les ficelles ou fournit à  ces nouveaux mouvements les moyens de leurs ambitions irrecevables ? Doit-on y voir une main des djihadistes cachés dans la région, notamment celle d’Ancar Dine que dirige Iyad Ag Ghaly ? Cela lorsqu’on sait que le vieux renard du désert rêve d’être le tout puissant émir d’Aqmi dans la zone, il n’y a aucun pas ou alliance temporaire qu’il ne franchirait pour semer la zizanie au nord du Mali en attisant la tension sur le terrain pour troubler les négociations et jouer de son influence. Plus encore que les discussions qui auront lieu à  Alger, la réalité est tout autre dans ce nord o๠tout se confond et s’entremêle. Revendications autonomistes, sécessionnistes, indépendantistes, tandis que les uns, se réclament de l’unité nationale, il y a dans tout ce schmilblick, des populations civiles, à  qui le travail de reconstruction nationale est rendu plus ardu, sans oublier les menaces constantes sur les patrouilles de la Minusma, censés assurer la sécurité des biens et des personnes dans les trois régions du nord du Mali. Que faut-il concéder et comment réagir face à  l’autonomie réclamée, quant cette autonomie ne garantit en rien le développement des régions du nord, le retour de l’administration, des services sociaux de base. Les groupes armés qui réclament l’indépendance sont-ils en mesure de gérer ce Nord, o๠tout est à  faire. N’y a t-il pas un risque, si le Mali devait céder sur certaines de leurs revendications à  ce que la zone devienne une poudrière, plus encore qu’à  l’heure actuelle. Face à  tout cela, les autorités maliennes doivent rester fermes. Si l’on estime que le Mali va en position de faiblesse, en raison des évènements de Kidal, l’option du dialogue reste la panacée et face à  un voisin algérien, qui maà®trise mieux la complexité et la géopolitique du Nord du Mali, il faut un dialogue de fond qui prendra le temps nécessaire. La précipitation ne servirait à  rien face à  la nébuleuse rebelle.