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Niger : Elections pour un retour des civils au pouvoir

Le chef de la junte au pouvoir depuis février dernier, le général Salou DJibo, qui n'est pas candidat, a été…

Le chef de la junte au pouvoir depuis février dernier, le général Salou DJibo, qui n’est pas candidat, a été l’un des tout-premiers votants. Il a glissé son bulletin dans l’urne à  la mairie de Niamey, peu après 7h GMT, dans le centre-ville. Il a appelé les nigériens à  voter « massivement ». « J’éprouve un sentiment de réelle satisfaction et d’espoir. Satisfaction parce que nous avons créé les conditions pour que les Nigériens puissent choisir ceux à  qui ils souhaitent donner leur voix pour les cinq années à  venir. Espoir parce que c’est un nouveau départ pour le Niger », a-t-il lancé avant d’ajouter « ce nouveau départ doit permettre aux autorités librement élues par le peuple nigérien de travailler et de se consacrer au développement du Niger ». Ils sont dix à  se disputer les suffrages de leurs compatriotes. Parmi eux, quatre hommes font figure de favoris pour le fauteuil présidentiel : l’opposant historique Mahamadou Issoufou, deux ex-Premiers ministres de Salou Tandja, Seini Oumarou et Hama Amadou, ainsi que Mahamane Ousmane, premier Président démocratiquement élu (1993-1996). Dans une alliance de dernière minute, le trio Oumarou/Amadou/Ousmane s’est engagé à  soutenir celui d’entre eux qui arriverait au second tour, prévu le 12 mars. Première dans l’histoire du pays, une femme est candidate. Se présentant sous la bannière du Rassemblement des candidats indépendants pour un Niger nouveau (RaCINN Hadin’Kay, indépendant), la candidate a déclaré, pendant sa campagne, rêvé d’une « une société bien gouvernée ». Bayard Gamatié Mariama a été une fervente actrice de la Conférence nationale souveraine, qui s’est tenue au Niger en 1991 pour ouvrir la voie à  la démocratisation du pays, dirigé depuis 1974 par un régime militaire d’exception. Un scrutin très sécurisé Le scrutin se déroule normalement, selon les nombreux observateurs déployés sur le terrain. De problèmes mineurs surviennent çà  et là  mais ils n’influencent pas la conduite du vote. Certains membres du bureau étant absents, « nous avons dû les remplacer par d’autres, d’o๠le retard enregistré au niveau de l’heure d’ouverture », explique un responsable de bureau de vote dans la capitale, Niamey. Dans d’autres bureaux, il n’y a pas de cachet des présidents des bureaux. C’est le cas du bureau de vote n°159 de l’école Balafon, présidé par Moussa Abdourahamane, et du bureau de vote n°148 sis à  l’école primaire nouveau marché. Dans les autres bureaux de vote voisins, les opérations de vote se déroulent normalement, notamment au niveau du bureau de vote n°19, à  l’école primaire White, selon la présidente de ce bureau, Mme Adamou. « Nous n’avons jusqu’ici rencontré aucun problème et les votes se déroulent normalement », a-t-elle annoncé. Dans tous les bureaux de vote visités, on remarque la présence massive des forces de sécurité, ainsi que les observateurs nationaux et internationaux, qui veillent au bon déroulement du scrutin. A l’occasion de ces élections, les frontières terrestres du Niger sont fermées jusqu’au mardi à  minuit, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur. Les bureaux de vote de la communauté urbaine de Niamey seront fermés à  18h30 (heure locale). L’investiture du nouveau président est fixée au 6 avril, clôturant la transition engagée par la junte. Le prochain chef de l’Etat aura des défis immenses à  relever. Il devra notamment tenter d’endiguer la menace grandissante d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique, qui multiplie les rapts d’Occidentaux au Sahel.