Le Niger menacé… Issoufou à Paris

Du 13 au 16 juin, le président nigérien est en visite officielle en France dans un contexte marqué par les…

Du 13 au 16 juin, le président nigérien est en visite officielle en France dans un contexte marqué par les récentes incursions de Boko Haram sur son territoire.

Pourquoi cette visite du Président nigérien, Mahamadou Issoufou, en France ? À Paris depuis lundi, il a rencontré, mardi, le Président François Hollande et le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault. Demain Jeudi, il aura un tête-tête avec le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Le président Issoufou s’est entretenu avec François Hollande, de la menace terroriste avec en toile de fond les dernières attaques de Boko Haram, il y a plus d’une semaine, qui ont visé la localité de Bosso, dans le sud-est du Niger, tuant 26 soldats. Un véritable électrochoc. L’attaque la plus meurtrière depuis que le Niger est entré en guerre, en 2015, contre la secte islamiste nigériane.

Maillon faible

Dans le Sahel, Issoufou est l’un des alliés de la France dans la guerre sans merci, qu’elle fait aux terroristes qui écument la région. Il reste que le Niger, aux yeux de beaucoup d’observateurs, fait figure de « maillon faible » dans cette lutte, certains experts allant jusqu’à rappeler que les forces armées nigériennes, manque de matériels et d’hommes, outre le fait qu’elles sont en permanence la cible d’attentats perpétrés par la secte islamiste.
Ce voyage du président nigérien, intervient un mois après le sommet d’Abuja consacré à la lutte contre Boko Haram qu’on disait aux abois depuis le début de l’année,  mais qui continue de semer la terreur.

Est-ce à dire que ce fut un sommet pour rien ? ce n’est pas l’avis du Malien Soumeïlou Boubèye Maïga, ancien ministre de la Défense, ayant également dirigé les services de renseignement, et aujourd’hui expert à l’Union africaine sur les questions de terrorisme et extrémisme :

« Nous sommes dans une situation asymétrique qui fait que les armées conventionnelles -la preuve en est faite tous les jours- ont beaucoup de difficultés à cerner durablement les activités des groupes terroristes (…) Le Sommet a certainement contribué à mieux définir les axes de coopération, c’est-à-dire que plus d’efforts doivent être portés sur la conception, la planification, la logistique et l’organisation du commandement et du renseignement. Et surtout ce qu’on voit bien, c’est que c’est un conflit qui ne se mène pas à une échelle nationale. Donc cela doit conduire nos pays à nous engager dans une offensive permanente, générale. Il faut que ce soit une vraie guerre jusqu’à atteindre le niveau d’éradication [de Boko Haram] afin que cela ne pose plus problème au fonctionnement normal des États. », confiait-il à R.F.I il y a quelques jours.
Lors de leur déclaration conjointe, le Président français a souligné que la France apportera un appui au Niger dans la lutte contre Boko Haram. Il s’agira surtout d’un travail de coopération, de formation, d’équipement, de renseignement. Il a aussi été question de la participation de la France pour appuyer la Force multilatérale et « ainsi porter les coups nécessaires à Boko Haram ». Le déploiement dans la région du Sahel des forces françaises a aussi été évoqué, à cause de la «tentative toujours répétée des groupes terroristes de faire en sorte que le nord du Mali puisse être déstabilisé ».