Niger : polémique autour de l’achat d’un nouvel avion présidentiel

Alors que la famine menace de nouveau le pays et avec les graves inondations cette année encore, l'Etat se permet…

Alors que la famine menace de nouveau le pays et avec les graves inondations cette année encore, l’Etat se permet d’investir des milliards dans des dépenses de prestige», a dénoncé Ousseà¯ni Salatou, le porte-parole de la Coalition de l’opposition nigérienne. Mi-août, le député de l’opposition Amadou Ali accusait le gouvernement d’avoir «triché» en logeant les fonds destinés au nouvel avion dans la rubrique «matériels et équipements militaires» du budget 2013. Le Niger est l’un des Etats les plus pauvres de la planète. Il est classé 187eme et dernier pays au monde en termes de développement humain, selon l’ONU. Ce pays sahélien, qui dispose d’importants gisements d’uranium et d’une exploitation plus récente de pétrole, souffre également d’une malnutrition chronique, que sa démographie galopante empêche d’enrayer. Le débat sur l’achat d’un nouvel avion présidentiel n’est pas nouveau dans le pays. Il y a deux ans, alors que l’achat de l’avion était discuté au Parlement, plusieurs voix s’étaient élevées pour demander des explications aux autorités. Une rumeur faisait alors état d’une aide budgétaire d’Areva pour permettre à  Niamey d’acquérir un nouvel appareil. Rumeur démentie par le gouvernement et le groupe nucléaire français. Niamey bénéficie d’une importante aide la communauté internationale. Le FMI a gelé mi-juin au moins jusqu’en septembre son aide au Mali, pays voisin du Niger, après l’achat par Bamako d’un nouvel avion présidentiel pour 40 millions de dollars (env 30,4 millions d’euros). Le gouvernement malien avait justifié cette acquisition au motif que l’ancien était techniquement défaillant. Le nouvel avion présidentiel est un Boeing 737-700. Il a été acheté sur «fonds propres» du Niger, selon le ministre de la Défense, Karidjo Mahamadou.