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Niger: Tandja en prison depuis dimanche

Depuis sa destitution il y a bientôt une année, Mamadou Tandja vivait en résidence surveillée dans un quartier de la…

Depuis sa destitution il y a bientôt une année, Mamadou Tandja vivait en résidence surveillée dans un quartier de la capitale nigérienne. Cette décision de la junte de garder Tandja enfermé sans chef d’accusation était fortement critiquée par la famille de l’ex- chef d’Etat. Celle-ci avait alors porté plainte devant la communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) à  la fin de l’année dernière contre les putschistes. l’organisation avait à  son tour, demandé aux militaires de libérer Tandja si elle n’a aucun motif d’accusation pour le garder. Mais à  la fin de la semaine dernière, la cour d’Etat a levé l’immunité présidentielle dont jouissait l’homme. Hier dimanche donc, la junte a transféré Tandja à  la prison de Kollo pour corruption et détournements de deniers publics. Rappelons qu’en 2009, l’ancien président nigérien Mamadou Tandja avait manifesté son désir de rester au pouvoir malgré la fin proche de son dernier mandat. Il avait, pour ce faire, demandé une prolongation de trois ans de son mandat, contrairement à  la constitution en vigueur.. C’’était son dernier mandat à  la tête du pays et ne pouvait selon la constitution nigérienne, plus se présenter. Néanmoins, malgré le refus toute la classe politique, de l’assemblée nationale et de la cour constitutionnelle, Mamadou Tandja a organisé un référendum en août 2009. Ses pairs de l’union africaine, de la CEDEAO et de l’union économique et monétaire ouest africaine, avaient en vain tenté de le ramener à  la raison. Le référendum eut lieu et la constitution modifiée. Ce qui coûtera au pays une suspension de toutes les organisations aussi bien africaines qu’internationales. Le 18 février 2010 oà¹, l’armée prend le pouvoir sans violence et assigne le président déchu à  résidence. Le général Salou Djibo et son équipe seront quelques mois plus tard, reconnus par la communauté internationale. Des élections générales sont prévues dans quelques semaines pour rendre le pouvoir aux civils. La question du sort réservé à  Tandja était restée en suspens jusqu’à  ce que sa famille dépose une plainte auprès de la Cour de justice de la CEDEAO. s’il est vrai que par le dépôt de cette plainte, la famille de Tandja aspirait à  voir ce dernier en finir avec l’état de détention extrajudiciaire dans lequel il se trouvait, il n’en demeure pas moins que C’’est cette plainte qui suscite aujourd’hui des misères à  l’ex-président. La Cour de Justice d’Abuja a donné raison à  la famille et demander à  la junte de libérer Tandja si elle n’a contre lui aucune charge. Or, tout le monde, y compris Tandja lui-même savait que les griefs contre lui ne manquaient pas : trituration de la Loi Fondamentale afin de s’octroyer un bonus de 3 ans en plus de ses deux mandats ; refus solennel de se soumettre à  la décision de la Cour Constitutionnelle ; gestion des Fonds PPTE, etc… Le président déchu avait d’ailleurs tenté d’arrêter cette action en justice en envoyant une lettre dans laquelle, il demandait à  cette institution judiciaire communautaire de ne pas prendre en compte la démarche entreprise par sa famille. Requête rejetée par la Cour dont la décision en faveur de la famille pousse aujourd’hui Tandja Mamadou en prison. Il est désormais officiellement poursuivi pour le détournement de plus de quatre milliards de francs CFA de la société nigérienne de produits pétroliers. Certainement le premier d’une longue liste de chefs d’inculpationÂ