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Nigeria: Badluck pour Jonathan

Depuis le samedi dernier, le Nigeria et l'Afrique avec lui, retenait son souffle. Après deux jours à  compulser les résultats,…

Depuis le samedi dernier, le Nigeria et l’Afrique avec lui, retenait son souffle. Après deux jours à  compulser les résultats, la commission en charge des élections vient de donner sont verdict: Goodluck Jonathan ne sera plus président du Nigeria. Muhammadu Buhari, l’éternel candidat, tient désormais sa revanche, avec une victoire sans appel sur celui qui dirigeait le pays. C’est la première fois que l’opposition bat n pouvoir en place au Nigeria. La majorité des presque 70 millions d’électeurs nigérians ont donc décidé de faire confiance à  Monsieur « anti-corruption ». C’est en effet sur ce terrain que le candidat Buhari a mené sa campagne, fustigeant l’état dans lequel se trouvait son pays, également en proie à  une insurrection armée qui a fait des milliers de morts. Muhammadu Buhari, 72 ans, aurait obtenu près de 3 millions de voix de plus que son adversaire, ce qui en fait le vainqueur incontestable du scrutin. Il a largement devancé Goodluck Jonathan dans ses fiefs, de 1,7 million de voix dans l’Etat de Kano, le plus peuplé du nord, et de 650 000 voix dans celui de Kaduna. Quant à  Jonathan, il a été plébiscité dans la région pétrolifère du delta du Niger, au sud, remportant plus de 98% des suffrages dans son fief de Bayelsa et près de 95% dans l’Etat voisin de Rivers. Selon les résultats provisoires proclamés ce mardi après-midi par la commission électorale, le candidat de l’opposition est en tête avec 15,4 millions de voix face au sortant qui obtient 13,3 millions de suffrages et concède sa défaite. Les résultats définitifs de l’élection devaient être officiellement proclamés par la commission électorale à  partir de 20h GMT Selon Lai Mohammed, porte-parole du Congrès progressiste (APC), le mouvement de M. Buhari, le président sortant Goodluck Jonathan aurait téléphoné à  son adversaire pour le féliciter. Une information qui, si elle est confirmée, marquerait un important tournant dans la jeune démocratie nigériane. Les contestations des résultats électoraux ont provoqué par le passé des violences, causant la mort de milliers de personnes.