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Nigéria, le duel!

Les presque 69 millions d'électeurs nigérians sont appelés aux urnes ce samedi 28 Mars 2015 pour une élection historique. Le…

Les presque 69 millions d’électeurs nigérians sont appelés aux urnes ce samedi 28 Mars 2015 pour une élection historique. Le pays en proie à  une insurrection armée et sanguinaire se choisit un président. Les candidats ont jeté leurs dernières forces dans une campagne tendue qui s’est achevée ce jeudi. Reste maintenant à  relever le défi de la sécurité du scrutin et de la gestion pacifique de l’après-élection. Le nord et le sud face à  face dans les urnes Ils sont 14 à  briguer le suffrage universel. Mais, de l’avis de tous les observateurs, l’élection se jouera entre les deux principaux candidats, Goodluck Jonathan, candidat du Parti démocratique populaire (PDP) et chrétien du Sud et Muhammadu Buhari, du Congrès progressiste (ACP) et musulman du Nord. Cette précision de leurs origines est importante quand on sait les clivages politico-régionalistes qu’a toujours connu la politique nigériane. Et qui s’est aggravé avec la grave crise sécuritaire, née de la naissance et de l’expansion du groupe islamiste armé Boko Haram. En proie à  une vive contestation interne sur sa gestion de cette crise et la corruption qui mine le pays, le président sortant, âgé de 57 ans et en poste depuis mai 2010, aura du mal à  s’imposer. Il pourra compter sur son bilan dans le secteur agricole. Goodluck Jonathan a en effet entrepris des investissements importants qui ont généré des emplois. Mais ce sera l’une des seules cordes à  son arc, le bilan économique dans l’ensemble ne résiste pas aux critiques : chômage et pauvreté persistent, et les 173 millions de Nigérians ne ressentent pas les retombées de la richesse de leur pays, le Nigéria étant, il faut le rappeler, pétrole oblige, la première puissance d’Afrique. Face à  lui, un ex-général de l’armée nigériane, Muhammadu Buhari. Aujourd’hui âgé de 72 ans, C’’est la quatrième fois qu’il se présente à  une présidentielle (2003, 2007 et 2011). Il entend bien remporter celle de cette année, en axant son message sur la lutte contre la corruption. Sa réputation d’incorruptible, construite pendant les années 80 o๠il était aux affaires, le rend crédible dans le rôle de celui qui viendra nettoyer la maison Nigéria. « La corruption est devenue une véritable culture au Nigeria. Dès que nous serons investi au gouvernement, qui que ce soit qui abusera de la confiance sera appelé à  rendre des comptes », a confié le candidat du Congrès progressiste à  l’AFP. Il a également promis d’éliminer Boko Haram. « Nos soldats n’ont pas reçu le soutien nécessaire ni les moyens pour résoudre le problème (de l’insurrection islamiste). Je vous assure que, si je suis élu président, je vais changer ça », déclarait-il en février dernier. A noter qu’une seule femme est candidate pour cette présidentielle, Remi Sonaiya.