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Nkosazana Dlamini-Zuma aux commandes de l’UA

Elle est la première femme et la première anglophone à  prendre la tête de la Commission de l'Union africaine. A…

Elle est la première femme et la première anglophone à  prendre la tête de la Commission de l’Union africaine. A la suite d’une bataille rude qui l’a opposée à  Jean Ping et qui a mis aux prises les grandes zones du continent. Au delà  de cette nomination, Nkosazana Dlamini-Zuma est d’abord une femme politique d’expérience, une grande habituée des arènes internationales. A 63 ans, l’ancienne chef de la diplomatie sud-africaine, ex-épouse du président Jacob Zuma, est considérée comme une dame de fer, dont l’efficacité est reconnue. Nkosazana Dlamini-Zuma est une des femmes les plus influentes de sa génération. Médecin de formation, militante au sein de l’African National Congress (ANC) contre le régime d’apartheid, elle a été ministre depuis 1994. Pendant dix ans à  la tête du ministère des Affaires étrangères, elle y a été l’artisane d’une diplomatie tranquille, notamment envers le Zimbabwe avec qui son pays mène une politique de bon voisinage. En 2009, l’ex-épouse du président Jacob Zuma est devenue son ministre de l’Intérieur. Sa rigueur, sa poigne et son caractère bien trempé lui ont permis de remettre de l’ordre dans cette maison très mal gérée. Quand elle évoque ses priorités pour l’Union africaine, elle promet, là  encore, de renforcer l’organisation. On la sait austère, mais capable de s’entourer de bons administrateurs. Et à  ceux qui s’inquiètent encore de voir l’Afrique du Sud, première puissance économique du continent, avoir la main mise sur l’Union africaine, elle répond que ce n’est pas l’Afrique du Sud, mais uniquement elle, qui s’apprête à  déménager au siège de l’organisation à  Addis-Abeba. Parmi les grandes priorités qu’elle s’est fixée durant son mandat on retrouve en tête le développement du continent. Si la nouvelle présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, a été mariée avec le président Jacob Zuma, elle ne lui doit pas sa position. Lors de la conférence de Polokwane, en 2007, son nom avait déjà  circulé pour succéder à  Thabo Mbeki à  la présidence. Née le 27 janvier 1949, Nkosazana est une femme politique d’Afrique du Sud, membre du congrès national africain (ANC). Nkosazana Dlamini est née dans une famille zoulou dans la province du Natal. Ainée de huit enfants elle effectue sa scolarité au collège d’Amanzimtoti, située sur la côte du Natal. En 1971, elle commence des études de botaniste et de zoologie à  l’université du Zoulouland. Diplômée en science, elle continue des études médicales à  l’université du Natal. Durant ces années d’études, Nkosazana Dlamini mène une activité politique souterraine au sein du Congrès national africain, interdit par le gouvernement blanc afrikaner au pouvoir. En 1976, elle est élue vice-présidente de l’Organisation des étudiants sud-africains. C’est cette même année qu’elle est contrainte de s’exiler et de rejoindre la Grande-Bretagne pour terminer ses études médicales à  l’université de Bristol en 1978. Désormais docteur en médecine, elle revient en Afrique, au Swaziland pour travailler à  l’hôpital de Mbabane o๠elle rencontre Jacob Zuma, son futur mari. En 1985, elle poursuit ses études à  l’université de Liverpool par un diplôme spécialisé dans les maladies tropicales infantiles. Elle prend ensuite un poste à  la direction de la santé de l’ANC avant de devenir la directrice d’une organisation britannique non gouvernementale consacrée aux problèmes de santé des réfugiés. En 1992, Nkosazana Dlamini-Zuma participe aux négociations constitutionnelles entre l’ANC et le gouvernement sud-africain de Frederik de Klerk. En 1994, elle devient le premier ministre noir de la santé d’Afrique du Sud dans le gouvernement de Nelson Mandela. Une de ses priorités est alors la lutte contre le tabagisme. Elle fait ainsi interdire de fumer dans tous les lieux publics en 1999. En 1995, Nkosazana Dlamini-Zuma est faite docteur honoraire de l’université du Natal et de l’Université de Bristol en 1996. En juin 1999, suite aux élections générales, le nouveau président, Thabo Mbeki, la nomme ministre des affaires étrangères. En décembre 2007, proche de Mbeki qui en ferait bien son successeur à  la présidence du pays, elle est candidate pour être l’un des cinq membres du conseil exécutif de l’ANC lors du congrès du parti à  Polokwane. Elle est battue par un proche de Jacob Zuma alors que ce dernier est élu président de l’ANC avec 60 % des voix contre 40 % à  Thabo Mbeki. En soutenant la candidature de la dame de fer au sein de l’UA, l’Afrique du Sud a rompu un pacte non écrit qui veut que les grands d’Afrique laissent la commission aux petits pays et ce, afin d’éviter l’hégémonie des puissants. Nkosazana Dlamini-Zuma inaugure donc une nouvelle ère, celle d’une Afrique o๠le leadership est assumé.