Nord du Mali: la Minusma réplique

Ces derniers mois au Mali, la Minusma, mandatée pour protéger les civils au nord du pays, a subi de nombreuses…

Ces derniers mois au Mali, la Minusma, mandatée pour protéger les civils au nord du pays, a subi de nombreuses pertes dans ses rangs. Les attentats qui ont directement visé la mission lui ont coûté près d’une quarantaine de casques bleus, parmi lesquels des tchadiens, des sénégalais, des nigériens. En juin dernier, le mandat de la mission a été revu par l’ONU, à  la demande du Mali, qui au-delà  de l’augmentation des effectifs de la mission, a aussi souhaité une plus grande présence sur le terrain, et particulièrement offensive. La Minusma a, par le passé, à  maintes reprises rappeler et démontrer qu’elle n’avait pas pour vocation d’intervenir dans le conflit nord malien. Elle s’est vue contrainte de riposter à  une attaque à  Tabankort, à  plus d’une centaine de kilomètres au nord de Gao, le 16 janvier dernier. Cela en réponse à  des tirs directs à  l’arme lourde sur ses casques bleus. D’après le communiqué publié, la force de l’ONU affirme avoir agi, d’abord par des tirs de sommation, qui ont rapidement laissé place à  l’intervention d’un hélicoptère d’attaque, d’o๠la destruction du véhicule des rebelles. Depuis , la tension est montée d’un cran. Des manifestants réunis ce mercredi à  Kidal, ont scandé leur colère contre les forces de la Minusma. Tout comme la coordination des Mouvements de l’Azawad qui dénonce de son côté des « bombardements aériens effectués par l’aviation de la Minusma » qui a fait des morts et des blessés dans (ses) rangs ». Pour se défendre, la mission des Nations unies au Mali rappelle qu’elle fournit de multiples efforts dans le but de réduire les tensions ou d’arrêter les affrontements ». En clair, elle réaffirme son mandat de force d’interposition, qui l’oblige en cas d’attaque à  riposter. Ce qu’elle semble bien décidée à  faire, probablement lasse de voir mourir ses hommes. Car, il semble bien que face à  tant d’instabilité et d’attaques multiples et répétées contre les forces onusiennes, y compris sur les camps de la mission, il ne restait d’autre option que la riposte. Dans un contexte o๠toutes les forces vives œuvrent pour la réussite des négociations inter-maliennes d’Alger, la dégradation de la situation compliquent les choses. Une question mérite également d’être posée, la nouvelle donne va-t-elle obliger les Nations Unies à  enfin revoir le mandat de la MINUSMA? Lui donnant le droit de faire usage de la force pour garantir sa sécurité et celle des civils? L’avenir très proche le dira.