Nord : le temps presse

Plus le temps passe, plus le nord du Mali semble s'enfoncer dans l'inconnu et la peur comme dans des sables…

Plus le temps passe, plus le nord du Mali semble s’enfoncer dans l’inconnu et la peur comme dans des sables mouvants. D’après divers témoignages, la situation est alarmante pour les populations prises au piège dans le nord du Mali, o๠ont lieu pillages, saccages et violations des droits de l’Homme. Terrain miné Après avoir conquis les principales villes du Nord les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) avaient annoncé la fin de leurs opérations militaires. Ils ne descendraient pas plus bas, à  moins que l’armée malienne ne vienne les combattre, annonçaient-ils. La frontière du territoire qu’ils revendiquent s’étend du sud de la région de Tombouctou jusqu’à  Douentza. Et ils sont apparemment en train de la matérialiser de la plus dangereuse des manières. Selon une source militaire à  Sévaré (région de Mopti) les rebelles poseraient des mines aux alentours des territoires occupés. Le 21 avril un jeune berger de 14 ans a été retrouvé mort après avoir sauté sur une mine à  l’extérieur de la ville de Niafunké, à  quelque 200km au sud de Tombouctou. « On n’a jamais connu ça à  Niafunke. Mais on ne peut pas dire qui les a posées », témoigne un habitant selon qui deux autres mines ont été découvertes dans la localité. « Ils prennent le bétail des habitants » Le temps joue en faveur du MNLA et des groupes islamistes armés qui ont toute liberté de s’approprier le terrain en l’absence de riposte d’envergure de l’armée malienne. « Les bandits armés prennent le bétail des habitants pour se nourrir », témoigne un habitant de Tombouctou. Trois civils ont été retrouvés morts par balles entre Tombouctou et Douentza, rapporte pour sa part l’AFP. Qu’attendent les autorités maliennes pour intervenir ? L’Etat malien qui tente de renaitre des décombre du coup d’Etat serait en train d’élaborer une stratégie militaire parallèlement aux négociations politiques. Selon Moustapha Dicko, proche du président intérimaire, les autorités n’attendraient que la formation du gouvernement pour déclencher une vaste offensive destinée à  reconquérir le nord du pays. Les génies protecteurs volent la vedette aux militaires ? Le SOS des habitants du nord ne recevant pour le moment aucune réponse, certains Maliens veulent croire que le salut pourrait venir d’ailleurs. Des rumeurs circulent depuis quelques jours au sujet de « forces mystiques » qui menaceraient les rebelles et auraient même tué certains d’entre-eux de façon mystérieuse. A chacun sa propagande de guerre.