Nord Mali : dialogue en vue

Des concertations pourraient avoir lieu dès vendredi, a annoncé Cheick Oumar Diarrah, ministre de la réconciliation nationale et du développement…

Des concertations pourraient avoir lieu dès vendredi, a annoncé Cheick Oumar Diarrah, ministre de la réconciliation nationale et du développement des régions du Nord, probablement à  Gao et Kidal, une zone o๠le ministre s’est déjà  rendu. Des rencontres informelles auraient aussi eu lieu mardi soir à  Bamako entre les autorités et certains représentants des mouvements armés du Nord, de sources concordantes. Après les évènements du 6 février dernier o๠près de 30 Touaregs ont été assassinés, il fallait réagir face à  une zone en proie à  l’instabilité chronique. Sans compter l’enlèvement d’une équipe du CICR, revendiqué par le Mujao, qui jusqu’à  cet incident, s’était retranché dans le silence tout comme les autres engeances djihadistes du Nord Mali. Pour le ministre Diarrah, la violence à  Tamkoutat, entre peulhs et touaregs résulte de vieilles querelles liées à  la terre et peuvent resurgir à  tout moment, d’o๠l’urgence d’établir ce dialogue rapidement. A cet égard, la Commission, Vérité, Justice et réconciliation, qui demeurait inactive et sans feuille de route véritable jusque là , devra entrer en scène. Elle aura à  recenser les différents conflits, à  établir une cartographie des crimes commis et des auteurs, pour que justice et réparation soient faites. Un travail de longue haleine et qui n’a toujours pas débuté, d’o๠les nombreuses réserves sur l’utilité de cette Commission. Après installation du gouvernement, il avait aussi été annoncé des foras intercommunautaires dans les localités du Nord, et pas seulement à  Bamako, o๠beaucoup de ressortissants du Nord, avaient estimé n’être pas représentés lors des assises du nord en novembre dernier. Alors que la médiation burkinabè semble désormais contestée par le Mali du fait de l’accointance de Ouaga avec le MNLA, plusieurs autres médiateurs entrent en scène, l’Algérie, le Maroc, afin de poser au plus vite les jalons de ce dialogue intercommunautaire. Car plus le Mali attend, plus les groupes armés, qui communiquent davantage et investissent les médias internationaux au détriment du Mali, gagnent du terrain. En témoigne cette réapparition soudaine du Mujao, qu’on croyait endormi pour un bon moment.