Nord Mali : Ménaka aux prises avec la rébellion

Dans un contexte d'insécurité notoire au Nord du Mali, une nouvelle attaque de rebelles pourrait ne pas surprendre sauf qu'il…

Dans un contexte d’insécurité notoire au Nord du Mali, une nouvelle attaque de rebelles pourrait ne pas surprendre sauf qu’il s’agit cette fois encore d’éléments de rebéllion que l’armée malienne qui a beau patrouiller dans la zone n’a pu empêcher d‘agir. Quant à  l’identité de ceux qui ont perpétré l’attaque de Ménaka, on mentionne un certain Ben Moussa et ses hommes. Menaka, dans la région de Gao, est considérée comme un bastion du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), formation touarègue nouvellement créée. L’assaut aurait été donné depuis lundi soir, selon un habitant de Ménaka et après des combats engagés avec l’armée jusqu’à  mardi matin, les liaisons téléphoniques avec Ménaka ont vite été coupées, par les rebelles pour isoler la zone. «Â Nous n’avons pas les mêmes informations » sur l’entrée des rebelles dans la ville, a affirmé une source sécuritaire malienne. « L’armée était déjà  sur le terrain et un renfort se dirigeait vers Ménaka », a-t-elle ajouté. Au Nord, les attaques surviennent toujours inopinément, nous confiait un colonel à  Tombouctou la semaine dernière en marge du festival Au Désert. Des voitures non immatriculées, provenant de trafic douteux, des hommes enturbannés… Des complicités locales… Impossible de prévenir une attaque rebelle. Il faut également mentionner le retour dans la région de centaines de Touareg armés originaires du Mali, en provenance de Libye. Des hommes farouchement attachés à  leur identité et qui ont combattu aux côtés des troupes du leader libyen déchu Mouammar Kadhafi. Leur retour aura suscité des craintes pour la paix dans cette partie du Mali, alors que les autorités tentent un dialogue régional pour faire revenir la paix dans la zone. Joint par téléphone, un commandant de l’armée nous renvoie vers le ministère des forces armées. De même qu’un élément de la Gendarmerie de Ménaka, se réserve le droit de garder le silence sur cette attaque. « Dans le nord, ici, on sait qui perpètre ces attaques, ces groupes sont localisées, identifiées », confiait un citoyen de Tombouctou, mais personne ne veut parler. Les rebelles et l’armée se disputeraient le contrôle de la ville de Ménaka, proche de la frontière nigérienne. Repli des rebelles Mardi en fin d’après midi, on apprenait que les tirs avaient cessé et quatre rebelles arrêtés. Une partie de la liaison téléphonique rétablie. De sources concordantes, les rebelles qui étaient entrés un moment dans Ménaka, se sont repliés à  deux kilomètres de la ville, dans une zone boisée. Un hélicoptère de l’armée aurait également bombardé une position des bandits armés à  Ménaka. Deux de leurs véhicules sont calcinés. Ils ont pris la fuite. Du renfort se dirige sur les lieux, a affirmé une source militaire à  Gao, ville située à  l’ouest de Ménaka et o๠siège l’état-major de l’armée malienne pour cette région. Des témoins ont vu deux véhicules calcinés, sans pouvoir dire s’ils appartenaient aux rebelles touareg ou à  l’armée malienne. Nous avons arrêté quatre bandits armés à  Ménaka au cours de notre risposte. Certains sont légèrement blessés, a de son côté déclaré le lieutenant Habib Togola, de l’armée malienne. Nous contrôlons la ville. Nous avons des renforts qui se dirigent vers Ménaka, a-t-il ajouté. Un soldat malien tué Selon les dernières nouvelles, les rebelles touaregs du MNLA( Mouvement national de libération de l’Azawad ) et les ex-soldats libyens ont attaqué Menaka mais « l’armée (malienne), appuyée par des hélicoptères de combat, a réussi à  les repousser », a déclaré le porte-parole du ministère malien de la Défense, le colonel Idrissa Traoré, dans un communiqué lu à  la télévision nationale. « Six des véhicules des assaillants ont été détruits, plusieurs d’entre eux ont été tués; certains ont été blessés et un grand nombre d’entre eux ont été arrêtés. Un soldat malien a été tué », lit-on dans ce communiqué. Renvendication Dans un site internet que l’on dit être celui du MNLA, l’organisation de guérilla dit avoir lancé cette attaque en raison du refus des autorités d’engager un dialogue. Au lieu de cela, estime ce site internet, le gouvernement malien a choisi de renforcer les positions de son armée dans la région, rapporte Reuters ce mercredi. « Afin de protéger et de réoccuper progressivement le territoire d’Azawad, et aussi afin de répliquer aux provocations de Bamako, les hommes du Mouvement national de libération de l’Azawad ont choisi de passer à  l’action », lit-on dans le communiqué. « C’’est dans ce contexte qu’a commencé l’action militaire ce matin à  Menaka ». Cette nouvelle attaque met à  mal l’autorité de l’état malien, incapable de contrôler la rebéllion et aggrave l’insécurité dans la région Nord. Un enjeu crucial dans le contexte électoral actuel.