Nouveau gouvernement : ce qu’il faut retenir

Vingt-quatre membres. Le nombre de ministres du nouveau gouvernement est une grosse surprise pour certains, qui s'étonnent d'un tel nombre…

Vingt-quatre membres. Le nombre de ministres du nouveau gouvernement est une grosse surprise pour certains, qui s’étonnent d’un tel nombre de portefeuilles pour un gouvernement de transition. Surtout quand on sait le régime sortant d’Amadou Toumani Touré (ATT), était critiqué pour la pléthore de ministres (32). Sans surprise les militaires héritent de trois ministères clefs. Le colonel Moussa Sinko Coulibaly est nommé à  la tête du ministère de l’Administration territoriale. Il aura pour mission de conduire les prochaines élections générales, tout en mettant en place un fichier électoral fiable réclamé par les partis politiques. Précédemment directeur de cabinet du capitaine Amadou Haya Sanogo, le colonel Coulibaly avait été annoncé par plusieurs observateurs aux Affaires étrangères. Finalement ce dernier revient à  Sadio Lamine Sow,ancien conseiller de Blaise Compaoré, médiateur de la crise malienne. « Des anciens cadre du régime d’ATT » On retrouve dans le gouvernement de Cheick Modibo Diarra, d’anciens cadres du régime déchu. C’’est le cas du colonel – major Yamoussa Camara, désormais ministre de la Défense et des anciens combattants. Réputé proche de la junte, il était jusqu’au coup d’Etat du 22 mars secrétaire général du même ministère. Il aura la lourde tâche de réorganiser l’armée et de conduire les opérations de défense pour la reconquête du territoire en cas d’échec d’éventuelles négociations. Comme M.Camara, le général Tièfing Konaté est un homme issu du système ATT. Il a été directeur général de la gendarmerie nationale pendant plusieurs années, avant de devenir le chef de cabinet du général Sadio Gassama, ancien ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection Civile. Il prend aujourd’hui la tête de ce ministère.  » Les retour des anciens du régime de Moussa Traoré  » On retient également de ce gouvernement que la junte a composé avec d’anciens dignitaires du régime de Moussa Traoré. C’’est le cas de Tiéna Coulibaly. Nommé ministre de l’Economie et des finances, il occupait le même poste sous Moussa Traoré. Il était jusqu’à  sa nomination PDG de la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT), dont il a finalisé le processus de privatisation. Ses proches le présente un «Â cadre intègre et méthodique ». Autre revenant du régime de Moussa Traoré, Moussa Léo Sidibé. PDG de l’Office du Niger sous l’ancien président, le nouveau ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche est «Â un cadre bosseur mais souvent impulsif », selon ses collaborateurs. Il est en terrain connu pour avoir été jusqu’en janvier dernier secrétaire général de son ministère. En cette période d’insécurité alimentaire, le nouveau ministre aura pour mission le booster le développement rural dans notre pays et d’assurer l’autosuffisance alimentaire. « Promotion des secrétaires généraux » Sont également récompensés dans ce gouvernement Hameye Founè Mahalmadane et Malick Coulibaly, tous deux magistrats. Le premier, ministre des Sports, était le secrétaire général du Syndicat libre de magistrature (SYLMA) et surtout un militant actif du collectif «Â Touche pas à  ma Constitution », contre les réformes constitutionnelles initiées par ATT. Le second, ministre de la Justice, a la réputation d’être le Monsieur Incorruptible du nouveau gouvernement. On se rappelle qu’en 2010, le substitut du procureur qu’il était avait démissionné de la magistrature pour, disait-il alors, dénoncer le comportement des magistrats et de la justice malienne. l’affaire en son temps avait défrayé la chronique. Ses camarades de promotion de l’Ecole nationale d’administration (ENA de Bamako) et ses collaborateurs reconnaissent en lui «Â un homme de principe, honnête, rigoureux dans le travail ». Enfin, parmi les anciens secrétaires généraux devenus ministres, on retient Mme Traoré Rokia Guikiné, désormais ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine. Diplomate de carrière, elle a été ambassadrice du Mali au Gabon, conseillère technique, puis secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et directrice de la coopération internationale. Le chef du gouvernement de la transition a fait un black-out sur les partis politiques. Cheick Modibo et ses hommes n’auront pas de répit car ils héritent d’un pays presque à  genou dans tous les domaines. Au travail, Mesdames et messieurs les ministres !