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Nouvelle constitution : un chef de l’opposition au rang de ministre ?

Dans le projet de réforme constitutionnelle et pour permettre à  l'opposition de jouer pleinement son rôle, est envisagé la nomination…

Dans le projet de réforme constitutionnelle et pour permettre à  l’opposition de jouer pleinement son rôle, est envisagé la nomination d’un chef de l’opposition au rang de ministre. Mais quel rôle critique pourrait jouer ce dernier au sein du gouvernement en place ? Renforcer l’opposition Malienne Le projet de réforme élaboré par un comité d’experts dont le chef de file est Daba Diawara, souhaite renforcer les droits de l’opposition. Il est prévu de répartir à  la proportionnelle des présidences des commissions parlementaires entre la majorité et l’opposition. Au niveau de toutes les commissions d’enquêtes, un élu de l’opposition sera désigné systématiquement comme président ou rapporteur. Pour plus de transparence, une possibilité est donnée à  chaque groupe parlementaire d’obtenir la création d’une commission d’enquête, une fois par an. Dans la panoplie des réformes, il y aura donc l’institution d’un chef de l’opposition. Comment le chef est-il choisi ? « La personnalité choisie par le plus grand groupe parlementaire de l’Assemblée nationale sera le chef de l’opposition ».Ce dernier aura des droits et prérogatives comme la possibilité d’être consulté sur toutes les grandes questions d’intérêt national, de participer à  des déplacements du président de la république à  l’étranger. A cet effet, il se verra octroyer les avantages accordés aux ministres, des égards, honneurs protocolaires et commodités qui leur sont offertes. A regarder la configuration actuelle du parlement malien, on se demande qui pourrait bénéficier de ce statut. D’autant qu’on a affaire à  un parlement monocolore, chambre d’enregistrement du pouvoir en place. Seule une poignée de députés se débarquent du lot et joue le rôle d’opposants. Quelle rôle de contre-pouvoir pour ce chef de l’opposition ? Ceux qui se disent opposants sont le plus souvent « portés disparus » au Mali et sans poids réel contre les décisions du pouvoir; Exemple, le débat autour du code de la famille des personnes et que le président ATT a renvoyé en seconde lecture à  l’unanimité. A l’interrogation précédente, s’ajoute celle des droits et avantages accordés à  ce chef et qui ne rassurent guère. Dans le projet, dit –on, le chef de l’opposition peut être consulté sur les grandes questions d’intérêt national, soit. Mais quel serait le poids de son opinion en pareille circonstance ? Même si celle-ci devrait peser lourd dans la balance. Quel intérêt aurait ce dernier à  aller contre les intérêts du pouvoir en place, s’il doit vivre de la générosité de ce dernier ? En un mot, les droits qu’on prévoit d’accorder au chef de l’opposition ne sont pas de l’avis de certains, de nature à  favoriser son indépendance vis à  vis de l’exécutif. En conclusion, l’institution du chef de l’opposition ne serait-t-il pas une manière d’endormir la vigilance et la conscience du peuple ? Ou cherche t-on juste un faire-valoir à  l’homme fort du moment ?