Politique




Nouvelles régions : Des défis à hauteur des espérances

La nouvelle réorganisation du territoire qui va permettre la création de deux nouvelles régions administratives à Taoudéni et Ménaka, devrait…

La nouvelle réorganisation du territoire qui va permettre la création de deux nouvelles régions administratives à Taoudéni et Ménaka, devrait durablement changer la donne dans ces régions isolées et laissées pour compte. Sur le terrain, les attentes des populations sont grandes.

« Nous attendions l’arrivée d’un gouverneur de tous nos vœux », déclare Mohamed Attaher El Hadj, maire de Salam, commune située à 400 km de Taoudénni. « Les populations souhaiteraient que le gouverneur soit déjà là pour un premier contact et pour commencer à prendre attache avec les communautés ». La nomination d’Abdoulaye Alkadi et de Daouda Maïga, respectivement gouverneur de Taoudénni et de Ménaka, représente pour beaucoup l’aube d’un changement durable.

À Ménaka, où vivent 150 000 habitants, au-delà de la fonction, c’est surtout sa capacité à gérer les multiples problèmes auxquels est confrontée la région qui focalise les attentes. Dans cette nouvelle collectivité, comme à Taoudénni, forte de 120 000 âmes, essentiellement arabes et touaregs, on manque de tout. La zone est quasiment déserte, car elle n’offre pas de conditions de vie attractives pour les populations : les services sociaux de base, comme l’éducation, la santé et l’hydraulique, n’y sont quasiment pas assurés. « Pour faire soigner un malade, il faut parcourir plus de 800 km jusqu’à Tombouctou », déplore un habitant de Salam.

Bien qu’il n’y ait actuellement aucune indication de la date d’arrivée du gouverneur, sur place on sait déjà à quels premiers chantiers il devra s’atteler : la délimitation géographique des cercles, pour que les populations sachent où chaque communauté vivra. « Le découpage est connu, maintenant il faut commencer l’opérationalisation des cercles proprement dite», explique le maire de Salam, qui a été sollicité pour réfléchir au découpage de la région. Ce dernier a été pensé de manière à permettre une occupation stratégique de l’étendue de la région pour faciliter la sécurisation du territoire. Le chef-lieu de Taoudénni a aussi été choisi car il est au centre de la région, ce qui fait qu’il est accessible rapidement à partir de la région de Tombouctou, de l’Algérie et de la Mauritanie. Pour les habitants des deux nouvelles entités, dans 5 à 10 ans, s’il y a une solidarité, des investissements conséquents en direction des cercles pourraient être réalisés. La conséquence serait, si les services sociaux de base sont assurés, de créer un engouement pour s’installer dans ces régions, qui deviendront effectives et fonctionnelles, comme n’importe quelle autre région du Mali.